Ca y est, je suis recyclée ! Le CR officiel étant vraiment bien fait, j’ai essayé de ne pas en faire une pâle copie. Ce qui suit sera plutôt mon retour d’expérience.
Le stage de recyclage proposé rentrant dans mon calendrier, et comme les sessions des années précédentes avaient été prises d’assaut, j’ai saisi l’occasion qui se présentait sans attendre la fin de l’année.
Nous nous retrouvons donc 12 « stagiaires » au gîte de la Combe à Vallon Pont d’Arc, où nous seront encadrés par 2 moniteurs et 2 instructeurs. Certains stagiaires sont venus de loin (Nice, Aveyron). Chacun se présente puis Patrice Fialon nous explique le contexte de ces journées de formation continue et rappelle le programme prévu. Les attentes sont différentes, il y a plusieurs anciens dont la date de l’initiateur me rend nostalgique (quoi, ça existait déjà l’initiateur ?). Je me retrouve à être la plus jeune – c’est devenu rare.
En raison de l’alerte météo orange, nous nous replions à la grotte de la Chaire au lieu de la structure artificielle du CREPS. Bien nous en fait car nous apercevrons un rideau de pluie et l’Ardèche monter tout au long de la journée. Je découvre à cette occasion Hydroreel qui permet de voir le débit des cours d’eau du jour mais aussi des jours précédents. Nous assisterons ce jour à une crue cinquennale.
Nous faisons un tour de table enrichissant sur les astuces matériel de chacun puis nous nous répartissons en 2 ateliers : Atelier « descente » / contre-assurage / intervention auto-moulinette et Atelier décrochage / assistance / intervention à la montée. Je fais un dégagement sur grande longe, mais comme au mur le mercredi précédent, je dois m’y reprendre à 2 fois car je n’avais pas monté ma poignée assez haut. J’en profite pour tester la pédale crollée et envisage d’adopter la technique. On ne le dit pas, mais il faut aussi des abdos.
Les vidéos de l’EFS sont vraiment bien faites : https://www.youtube.com/@federationfrancaisedespeleo
Après le repas, nous permutons les groupes. Je suis encadrée par Yves Contet et commence par l’assurance. On teste la « sonnette » (depuis le bas) et ses limites : réservé au section de 10m maximum, et être très attentif.
Puis assurance avec corde annexe : on peut le faire juste avec une corde twistée dans un mousqueton que l’on reclipsera pour faire un ½ cab. Autant j’ai confiance dans la technique et dans mon cadre qui essaie de me persuader, autant je doute de ma capacité à retenir la corde, donc je préfère assurer sur ½ cabestan même si cela prend du temps pour donner du mou. Je précise que mon « cobaye » lâche vraiment la corde, donc il ne faut pas que je me loupe. Les autre techniques sont assurance en boucle et automoulinette.
La remontée sur balancier (espagnol) est laborieuse, comme toujours en raison de la différence de poids. Mais je constate que dès que je suis crollée et ai mis ma poignée, cela va un peu mieux (je passe de 10 à 15cm à chaque traction).
Avant de quitter le site, petit point sur la parade, technique simple que l’on oublie souvent. Précisons qu’il faut systématiquement demander à la personne si elle accepte. Cela fait le lien avec l’accidentologie qu’on abordera de retour au gîte. Patrice présente l’outil du 3×3, une aide méthodologique à la préparation d’une sortie et aux prises de décisions lors de la sortie elle-même. Je retiens cette méthode pertinente qui fait écho à quelques sorties et je décide de l’intégrer sans plus tarder dans la présentation « Organisation d’une sortie » que je vais faire le mardi dans le cadre du stage perf du Rhône. Suit la présentation du programme fédéral, qui fait partie des prérequis.
Repas, préparation du matériel pour le lendemain puis discussions et dodo.
Nous enchaînons avec la réglementation avant de partir sous terre le dimanche matin. Je serai avec Yves Contet (Instructeur et Pro dans l’Ain), Nathalie et ?. Nous allons à la grotte de l’Ours / Cayre Crêt et découvre à cette occasion qu’il y a une entrée supérieure. Je suis curieuse de voir ça. Avant cela, nous poussons jusqu’au Pont d’Arc pour nous rendre compte du niveau de l’Ardèche après les pluies battantes de la nuit. Et oui, les arbres sont dans 1m/1,50m d’eau, et encore c’est apparemment déjà redescendu d’env. 50cm.
Vu la météo de la veille, je craignais la marche d’approche sous la pluie, mais nous sommes chanceux et montons sous le soleil revenu. Pendant que ? équipe, j’encadre Yves et Nathalie qui font les débutants (voire un jeune un peu turbulent en ce qui concerne Yves). J’ai un peu de mal à me mettre en situation dans la mesure où Yves est à la fois public support supposé et encadrant, alors je n’ai pas ce souci en situation d’encadrement réelle. Yves nous donne des petites techniques et sa visions de BE / encadrant unique avec un groupe. Par exemple, à une tête de puits, il est mieux d’être déjà longé en décalé dans les amarrages pour accueillir la personne plutôt qu’être sur la main courante et qu’elle aille toute seule « dans le vide ».
Les rôles tournent. Quand vient mon tour d’équiper, j’ai le réflexe « club » d’équiper une tête de puits pour descendeur, alors que finalement on peut le faire en main courante qui a l’avantage de nécessiter moins d’encadrants (souvenons-nous que je suis supposément toute seule). Sur une vire où j’ai dû utiliser ma pédale pour atteindre les broches de tête de puits, j’aurais dû mettre un point supplémentaire car elle se révèle plus athlétique (énergivore) que ce que je pensais.
Mise en situation d’assurance : Yves m’aura eue. Et oui, sans que je m’en rende compte (est-ce parce que j’ai gagné en confiance, ou que c’est moins au grand jour ou qu’il est à 1m50 du sol ?), je me retrouve à tester la technique que j’avais refusé de mettre en œuvre la veille. Et ça a fonctionné !
Arrivés en bas, on en profite pour visiter la grotte. Fabien nous dira que les murets (qu’on aurait sinon attribué à de l’archéologie ancienne) datent de la mine de phosphate des Cévennes.
Débrief, rangement et ménage, et on rentre sur Lyon.
Même si j’aurais (presque) pu me faire recycler sur le stage perf du Rhône en faisant les démarches, je ne regrette pas cette piqûre de rappel et les échanges instructifs. Surtout sur les techniques d’assurance que l’on a finalement peu l’occasion de mettre en œuvre dans le cadre du club.