Gouffre d’Antona – 07-02-2021

Participants :
Pef, Lison, Julie, Romain, Audrey et Kevin

CR de Romain

La journée commence par le rendez-vous à 7h00 du matin, quand la nuit est encore noire et les paupières encore lourdes. Pef a déjà ouvert le local et nous préparons efficacement les kits. Malgré les compartiments exigus de la 206, l’ambiance est à la camaraderie entre Lison, Julie, Pef et Romain.

Arrivée à 8h30, bien trop en avance au rendez-vous, en effet, Audrey et Kevin n’arriveront que 30 minutes plus tard. Qu’à cela ne tienne, Pef nous gâte d’un petit pain au chocolat acheté à la boulangerie. L’aurore pointe, les deux tourtereaux sont arrivés et nous partons tout sourire à l’assaut de ce trou. Petite erreur lors de la marche d’approche, lors de l’intersection, il fallait prendre à droite ! Avant de baisser les yeux dans la terre, nous les levons au ciel et sommes frappés par ce ciel… jaune, intense… Julie ayant des origines cheyennes (du côté du voisin de son père) annonce à l’équipe que ce ciel est présage d’un destin tourmenté et de danger imminent. Que faire ? Demi-tour ? Nous nous sommes déjà bien engagés et décidons de foncer.

L’équipe au (presque) complet

10h00. Nous voilà prêts ! Les décisions sont prises, Kevin partira devant équiper, Pef et Lison garderont un œil rassurant sur Julie et Romain.

Premier puits, superbe descente en fil d’araignée sur une trentaine de mètres. Au fil de la descente, nous nous enfonçons dans la noirceur de la grotte, loin des derniers rayons de lumière. Le terrain est boueux et déjà la combinaison toute neuve et rouge vif de Lison est baptisée d’un marron coulant et disgracieux : « c’est ça la spél ! » déclara-t-elle à la presse. Nous descendons 10m avant d’escalader un petit mur avec une déviation.

Le puits d’entrée

Les chauve-souris sont éveillées et s’agitent. Les araignées jalonnent les parois.

A partir de là, les choses se verticalisent. P28 en plusieurs fois, jusqu’à arriver au dessus d’un trou où nous devons nous arrêter à mi hauteur pour faire un pendule et viser la petite lucarne ! Le pendule se fait facilement, mais cette lucarne fait regretter à chacun de nous tous ces délicieux chocolats mangés à Nouvel An. « Pourquoi n’ai-je pas continué le sport pendant le confinement ? », « Pourquoi mon régime alsacien n’est pas efficace » pouvait-on deviner sur le visage de chacun de nous quand il s’agissait de passer par cette étroiture. Pour ce passage encore, deux écoles s’affrontent. Kevin et Pef opteront pour un style dit « à l’ancienne », avec la tête en avant. Technique demandant une grande détermination et une maîtrise propre car la sortie de la lucarne donne directement au-dessus du puits. Les autres préféreront un style jugé « pépère and flex », avec les deux pieds en avant. Technique plus rassurante, qui rappelle la technique de l’autruche, car on ne voit pas ce qu’il y a de l’autre coté. On passe, et on continue la descente…

Julie, avant la Lucarne

On continue avec plusieurs petits fractionnements qui nous engouffrent de plus en plus dans les profondeurs de cette Terre. Plus on descend, plus les parois laissent filtrer les grosses gouttes d’eau. L’air s’humidifie. Parfois un petit filet d’eau choit sur notre trajectoire, nous rappelant que cette terre est froide et inhospitalière – mais nous saurons la dompter.
Derniers puits de 20 et 23m et nous y voilà, en bas. Une magnifique chambre de 10m² où nous prenons notre repas, juste récompense des explorateurs des temps modernes. Pour certains, de simples sandwichs, d’autres plus champêtres opteront pour l’option croque-monsieur supplément fromage, alors que les plus exotiques-bohème auront choisi les fameuses carottes-violettes, en dénonciation des crimes de guerres hollandais de la fin du XVIIè siècle.

Le moment est complice, les rires et histoires se croisent et s’échangent, mais nous n’avons pas tous investi dans un superbe poncho-thermique contrairement à Pef, donc nous écourtons ce bon moment pour amorcer la remontée.

Kevin part le premier, dans un style chaloupé et souple avec la technique dite alternative. Il lévite dans les airs comme s’il remontait une échelle imaginaire. La perfection de sa technique subjugue la plèbe qui illustre ce que Frédéric Nietzsche appelait « le grand style » : mélange de beauté et d’efficacité.

Julie seconde, puis Pef, Romain, suivis enfin de Lison et Audrey, symbole d’un féminisme nouveau qui démontre une nouvelle fois l’influence toujours grandissante des femmes dans le monde de la spéléologie en déséquipant très efficacement tous les puits.

Au risque de décevoir les fans d’histoires croustillantes, tout s’est bien passé et nous n’aurons pas d’anecdotes cocasses à raconter. Juste le récit d’une superbe journée. Les prédictions cheyennes de Julie se sont révélées heureusement érodées, pour notre bonheur.

Arrivée 17h30 à Lyon, juste à temps pour le couvre-feu….

Sortie 15h15.
TPST : 5h
CR de Romain

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