Ecouges Sup – 10-09-2017

Participants :
Jack, Delphine, Fabien (SCV)
Séb et Alain (Troglo)

Nous sommes 5. Jour demandé et attendu depuis longtemps par 4 d’entre nous : Delphine et Fab (SCV), Seb (Caribou) et Alain (Troglo), 4 survivants du stage Perf canyon 2017.
Objectif : les Ecouges supérieurs. Une première pour eux. Avec le Gaz* s’il vous plait, ça ne rigole pas le canyon au SCV. Pour ma part, avec ma mémoire de poisson rouge, je vais essayer de les guider.
* : variante au départ des Ecouges sup constituée d’une C30 suivie d’un long pan incliné puis d’une autre C30 qui se jette dans la partie encaissée du canyon.

Départ du club de bonne heure (heureusement !), je sens un peu de stress sur quelques visages. Allez savoir pourquoi ? Bon, c’est vrai, il a plu les jours précédents, et la météo n’est pas au top de sa forme, mais bon, ce ne sont « que » les Ecouges sup !
Sur la route, quelque-chose me manque, mais quoi ? Ah oui …, les croissants ! On tente un léger détour, en vain, fait ch…, l’heure tourne et on a plus le temps.

On arrive sur le pont intermédiaire, au départ des Ecouges inférieurs, mes 4 acolytes contemplent avec autant d’appréhension que d’envie la belle C65, terminus du canyon. Le niveau d’eau est correct. Nous allons pouvoir dompter ce mythique tronçon de la Drevenne composé de multiples rappels, syphon, et autres mains courantes avec ou sans amarrage intermédiaire, le tout un tout p’tit peu technique et bien sûr, sans échappatoire.
Un petit bémol : les stratus ! Ils nous accompagnent dès le départ du Gaz. Impossible de voir le pan de la route, et inversement. Encore faut-il le retrouver, ce Gaz, car la dernière fois que je m’y suis frotté, c’était en août 1999.

J’avoue, je fais pas le fier ! Il me semblait que c’était juste derrière un virage à gauche, mais lequel ?!!!! Mes collègues me regardent bizarrement « allons-nous faire du canyon aujourd’hui, Jack ?! ».

Départ au sommet du Gaz

Je m’engage dans la forêt … ouf ! 10 min de marche et on se jette enfin dans ce fameux Gaz. Je rappelle quelques règles de base à appliquer dans les descentes avec relais intermédiaires et c’est Fabien, impatient, qui s’y colle le premier.
Très peu d’eau sur le long pan incliné, on aurait pu le descendre sur les fesses jusqu’à la C30 (comme en 99) mais le brouillard a rendu le sol glissant. Pas de risque, Fabien tire le rappel. Juste juste la corde, il n’aura pas 50 cm de trop pour arriver à la C30.

50 cm de marge ? Facile !

On déjeune en bas du Gaz. Le temps se dégage enfin. Delphine, qui doit équiper la suivante se pose des questions
– C’est par où la suite ?
– Ben, j’sais plus moi, on verra bien, on improvise …

Après quelques détours de blocs, rapide main courante rive droite et Delphine envoie enfin la corde. Elle a repéré le prochain relais rive gauche. On observe, Seb débraye. Delphine arrive au relais suivant, très à l’aise, plutôt fière. Grand sourire.
Peut-être même un peu trop … à l’aise. Elle en oublie d’accrocher la corde au relais avant de décrocher son 8. La corde lui échappe des mains et voltige à plusieurs mètres d’elle. Elle reste seule à son relais, penaude, et nous regarde, souriante, bras en avant, paume vers le ciel voulant dire :
– Heuuu, j’fais quoi maintenant ?

Là, c’est juste avant la boulette…

J’ai envie d’éclater de rire, Delphine, tu me copieras 100 fois : je dois appliquer les consignes ……
Bon, pas grave, avec sa corde de secours, elle est autonome. On décide de passer outre son relais pour gagner du temps. On la rejoindra 10 m plus bas au départ de la longue main courante câblée.
On arrive dans la partie encaissée du canyon. Cette fois, ça rigole plus. 60 mètres de roche lisse, humide et verticale cherchent à nous impressionner au-dessus de nos têtes sur une largeur à la base d’à peine 2 m par endroit. Il en faut plus pour nous effrayer mais c’est vrai, le canyon peut devenir très impressionnant avec d’avantage de débit.

Longue main courante légèrement acrobatique rive droite puis premier vrai rappel vers la descente aux enfers. Fabien, Seb et Alain descendent équiper devant, Delphine ferme la marche. Je lui suggère juste une bonne gestion des frottements.
– Pas de souci, Jack, j’en ai bouffé plein au Perf, je suis une spécialiste.

Nickel, je descends au niveau du siphon. Le niveau d’eau est tranquille. Je me régale à observer tranquillement la configuration du canyon. Un jeune couple de canyonistes nous double rive gauche et s’offre le luxe de passer dans le syphon, why not.

Tiens, notre experte dans la gestion des frottements aurait dû me rejoindre depuis longtemps !
Je la vois se bagarrer sur la corde 10 m au-dessus de ma tête. En fait, elle adore les manips. Descendue avec 2 kits, l’un avec sa corde de secours, kit servant à gérer le frottement, l’autre avec le brin de rappel (jusque-là ça va vous me suivez ?), après avoir tranquillement installé le kit du frottement et descendu quelques mètres, elle cherche autour d’elle : « mais où est passé mon brin de rappel ?» (ben oui, sans son brin de rappel, elle pourra difficilement rappeler la corde !!!)
Dans sa manip un peu speed, elle a inversé les 2 kits. Pas grave, c’est aussi une experte dans la remontée sur corde. Elle nous fait une superbe conversion, remontée sur corde pour rétablir l’ordre des kits. Un peu long, mais ça a marché.
– Delphine, c’était superbe, mais tu nous la refais pas par gros débit, stp.

Plus loin, Seb et Fab se sont amusés dans l’installation d’une longue main courante avec beaucoup d’amarrages intermédiaires. Ils avaient le temps et y ont mis toute leur ardeur. Je les sens assez fiers d’eux. En la franchissant, je remarque un gros tronc d’arbre …
– Heuuuu, vous êtes sûr que c’est rappelable votre truc ?
Sans attendre la réponse, je m’engage dans le rappel suivant. 3 rappels plus bas et de nombreuses minutes d’attente avec Alain et Delphine, Seb et Fab tout souriant arrivent enfin.
– Ben oui, l’arbre !!!

Seb se récupère avec un magnifique guidé dans la C20. Un régal, mais on traine pas, un violent courant d’air froid nous tétanise les miches.
Quelques péripéties amusantes mais difficiles à décrire suivront encore dans ce fabuleux canyon (demandez aux principaux protagonistes).

On s’est bien marré et c’était un excellent exercice post-Perf.
La prochaine fois, ils se sont engagés à diviser le temps par 2 pour enchainer avec les Ecouges inférieurs dans la même journée (mais avec ou sans le Gaz, à voir ??).

TPDC : 6h30
CR de Jack
(très en retard par rapport à celui des Troglo)

La grande C65 finale

C’est de là haut qu’on vient !

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