CR Jean Claude Garnier
Participants :
Marcel Meyssonnier , Alain Gresse et Jean-Claude Garnier et la présence des Moines du Monastère de la Grande Chartreuse : Dom Dysmas, Prieur de la Grande Chartreuse et Frère Jean-Jacques, Procureur et Liquoriste ainsi que Martial Varvat et Sébastien Lacombe employé au Monastère.
Cette idée de découverte des Mines de Fer de Bovinant par les moines de la Grande Chartreuse a été programmée par l’intermédiaire de Martial VARVAT, habitant natif de la Vallée des Entremonts, qui a travaillé une dizaine d’années au Monastère. Lui-même voulant découvrir ce patrimoine souterrain du Vallon des Eparres, il m’a demandé s’il pouvait en parler aux moines qui semblaient être intéressés de visualiser cette épopée du fer en Chartreuse tout particulièrement dans le massif du Grand Som.
J’ai alors pris contact avec Frère Jean-Jacques, procureur de la Grande Chartreuse qui est en charge la fabrication de la liqueur des Pères Chartreux. Oui je dis bien « Liqueur des Pères Chartreux » car au départ la découverte de ce nectar était avant tout médicinal et pris le nom d’ « Elixir Végétal » ou d’ « Elixir de longue Vie » d’une teneur en alcool titrant à 70°.
Elixir qui, comme vous le savez peut-être, est toujours fabriqué et vendu en de petites bouteilles dans un étui en bois. Il faut attendre 1840 pour que les moines décident d’en faire une boisson commercialisable, certes médicinale car toujours à base de 130 plantes, la Jaune, plus douce dont la couleur provient de l’addition de Safran qui titre à 40° et la Verte, plus tonique dont la couleur dite « Vert Chartreuse » est dûe à l’ajout de Chlorophyle, titre à 54°.
Bref nous n’allons pas nous étendre sur ce breuvage qui risque de vous tourner la tête voir même de l’ébranler si vous y ajoutez une certaine plante qui se fume, mais revenons à notre sujet principal de la découverte du monde souterrain et du patrimoine cartusien par les moines de la Grande Chartreuse.
Certains d’entre vous se demandent peut-être pourquoi une « sélection » des encadrants a été opérée et j’en assume pleinement la responsabilité. C’est tout simple, il fallait tout d’abord des spéléos disponibles en semaine car les moines ne sortent que le lundi, c’est le jour de « spaciement » ou jour de sortie collectif où ils peuvent échanger. D’autre part je ne pouvais faire autrement que de demander à des spéléos qui ont beaucoup exploré depuis de très longues années dans le massif en la présence de Marcel Meyssonnier et d’Alain Gresse (Lionel).
Le lundi 22 juin à 9h, nous passons prendre Martial Varvat au Grand Chenevey car il bénéficie d’une autorisation pour monter au Monastère avec notre véhicule. Nous avons rendez-vous à 10h avec Frère Jean-Jacques et Dom Dysmas ainsi que Sébastien Lacombe, employé comme électricien au Monastère, qui est un ancien spéléo.
Nous garons notre véhicule dans le garage du Monastère afin de ne pas être verbalisés par les gardes O.N.F et empruntons le véhicule de service du Monastère pour accéder au plus haut via une piste forestière qui monte depuis Notre-Dame de Casalibus.
Arrivée au départ du sentier à 10h45, nous montons en direction du Col de Bovinant et descendons jusqu’en contrebas du cône de déjection du Gouffre à Maule pour nous équiper. Tout au long notre marche d’approche nous évoquons largement avec les moines cette fresque historique du fer dans le massif de la Chartreuse et du Grand Som en particulier. Marcel leur présente l’étude archéologique réalisée par Joelle Dupraz et leur indique les vestiges du four qui a été mis à jours par les archéologues.
A 11h30, nous accédons à l’entrée du Gouffre à Maule après être passés près de l’entrée du Trou du Métro, autre mine qui fût exploitée. Descente sans aucun problème jusqu’à la salle des boisages. Les moines sont réellement subjugués par le travail de Titan réalisé par les mineurs, probablement de petite taille, dans des conditions précaires et dangereuses.
Nous leur faisons découvrir quelques galeries annexes où l’on peut encore voir des indices de leur passages comme des emplacements de lampes à suif avec dépôt de suie sur les parois et autres murs de soutènement. Descente jusqu’au niveau du puits de 18 mètres pour leur indiquer que les mineurs descendaient jusque dans la salle du bas par l’intermédiaire de plateformes encore visibles.
Nous sortons du Gouffre à Maule à 13h45 et remontons jusqu’à l’entrée supérieure pour visualiser la topographie avec ce qu’ils ont vu sous terre.
Nous prenons alors la direction du vallon de Bovinant pour casser une croûte au soleil. Au passage nous en profitons pour demander aux moines de réaliser un plan vidéo en ne cadrant que leurs tuniques et cucules (nom de leurs habits) et empruntant tous deux le sentier empiéré ; ceci pour faire raccord avec les images tournées pour le film du SCV sur le Vallon des Eparres.
Magnifique pique-nique élaboré par l’ami Martial Varvat et offert par le Monastère que nous prenons dans la prairie de Bovinant. En fin de repas Frère Jean-Jacques sort de son sac une bouteille de sa fabrication. « çà ! nous dit-il, vous n’en avez probablement jamais bu. C’est une fabrication appelée N°1. Une liqueur élaborée à base de vieils élixirs et de liqueurs récentes », en résumé un nectar accessible qu’aux amoureux de la Chartreuse et non aux avides d’alcool en tous genres, je me comprends. Rassurez-vous on pensait à vous en rotant de plaisir !!!
Retour au Monastère à 16h30 où les moines nous accueillent dans le Monastère pour un debriefing et parler de la prochaine sortie avec d’autres moines intéressés autour d’un pack de bière…et oui. En guise de remerciement nous recevons tous trois un magnifique ouvrage intitulé « Chartreuse La Liqueur ».
TPST : 2h
Retour à Lyon vers 19h30.
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