Participants :
Seb, Cécile, Cath, Christophinade, GrocheNicoche, Bérengère, PtioLapin
Depuis que Seb a décidé de passer l’initiateur, pas de repos pour ce guerrier. Notre entraîneuse nationale Cécile veillant au grain, nous voilà lancés à l’assaut de ce gouffre quelques jours après le jour de l’an.
Il paraît qu’il y a même une boucle à faire dans ce trou et que nous pouvons descendre jusqu’à -300, une belle sortie s’annonce.
Après une bonne grimpette dans les bois, nous voilà à l’entrée. Seb passe en premier, suivi de peu par son coach. La glace est partout et les attentes ont vite fait de nous rappeler que nous sommes en hiver et dans le Vercors. Si nous avions su à ce moment-là que ce n’était qu’un début ….
L’heure du repas arrive et nous en profitons pour élaborer finement notre stratégie pour faire la boucle. Qui dit boucle dit ne pas revenir par le même chemin et qui sous-entend ne pas laisser nos cordes en place puisque nous ne repasserons pas … Ca tombe bien puisque la grotte est équipée, enfin jusqu’à ce que nous arrivions à une petite cascade. Seb installe une de nos cordes et nous décidons de la reprendre une fois tout le monde en bas.
Vous avez bien noté ? Là y a plus de corde ! mais bon c’est pas grave puisque c’est une boucle …lol
Une motivation sans précédent nous emmène jusqu’à une seconde cascade, beaucoup plus grande. La corde est en fixe, type tyrolienne, la descente est rapide et nous sommes encore une fois tous en bas, bien secs !
Nous trouvons des cordes en place pour continuer, on remonte un peu et là … le drame, plus rien d’installé. Nous cherchons, revenons sur nos pas, grattons à droite et gauche … point topo, boussole … attente .. questions et le froid qui s’installe… que faisons-nous ?
Devons-nous installer une nos cordes pour continuer ou alors demi-tour ? La sagesse nous conduit à faire demi-tour.
Est-ce que le lecteur a bien suivi ? : Alors y a quoi là ? Une cascade à remonter qui sera bien arrosée et une autre où il n’y a plus de corde !
Pour la première cascade, pas trop de problèmes pour les chanceux de premiers de cordée, mais pour moi qui suis le dernier ce fut plus compliqué. Au fur et à mesure de la montée, l’eau déferle de plus en plus sur ma tronche. Je décide un exercice de cirque pour éviter de trop me mouiller. M’éloigner de la cascade en poussant sur les parois pendant que je ravale la corde de mon croll, enchainant très rapidement à pousser sur ma pédale et que de temps à autre, de l’autre main j’essaie de remettre le pantin qui n’arrête pas de sauter. Cet équilibre précaire aura l’avantage d’être marrant à raconter, mais le désagréable effet de me faire tourner sur ma corde et de provoquer l’effet inverse de l’effet escompté. Je finis par deux fois le dos sur la paroi et donc la cascade en plein sur ma gueule !
Me voilà donc bien trempé, alors qu’il reste 4 heures avant la sortie.
La seconde cascade doit être rééquipée. Gros Nico se tape la remontée dans la flotte ; lui aussi en aura pour son grade ! Normal, c’est le président !
Et hop en voilà deux bien trempés !
Cher lecteur, ce n’est pas fini. Nous sommes pressés de nous mettre au chaud dans les véhicules, mais c’est sans compter sur une Christophinade. En haut d’un puits, notre ami voyant une belle plate-forme pour poser les pieds, se hisse d’un seul bond et bloque sa poignée et son croll contre le noeud. Il se débat, tire, pousse … rien à faire il est bloqué. Il faudra l’expérience de Seb pour le sortir de ce mauvais pas … « Pousse sur ton pantin et d’un seul geste enlève ton croll, mais attention tu n’as qu’une seule chance, sinon ça sera pire« . La concentration de Christophe est à son comble, il pousse et hop … ça marche, il repart (sans trop penser je suppose aux autres, en bas, qui se gèlent les noisettes sans savoir ce qui se passe plus haut).
Comme on dit chez moi en Haute-Loire : pour remonter, « les chiens vont pas pisser après les roues ! » Nous rejoignons les véhicules vers 21h30 par -4° !
Je vous rappelle le contexte, nous sommes trempés jusqu’aux os, il fait -4°, la nuit est tombée il y a bien longtemps et il faut se changer … Pour nous les hommes, même pour les plus prétentieux, elles n’étaient certainement pas grosses !
Une scène à la ET (prononcer iti) arrive : Le chauffage tourne à fond, Bérengère et moi mangeons un sandwich pendant que GrosNico appelle ses amis pour leur dire qu’il ne pourrait pas venir manger ; les phares sont allumés pour veiller l’arrivée de Seb et Cécile qui finissent de déséquiper. Vous avez la scène ? vous la voyez bien ?? Et bien là, par -4°, sous l’oeil hagard de Cath, notre Christophinade se lance le séant à l’air dans un 100 mètres que même Usain Bolt n’aurait pu faire mieux ! Si pour l’intérêt historique de la spéléo, cette course n’apportera rien, elle aura au moins eu l’avantage de nous faire beaucoup rire.
Nous rentrons très tard sur Lyon, pleins de souvenirs et d’histoires à raconter et avec la certitude qu’il faudra revenir dans ce gouffre pour finir cette boucle ! Le SCV ne restera pas sur un demi-échec boudiou !
TPST : 11h30 Environ
Merci pour cette plume, je me suis bien marrée ! Plutôt fidèle ce récit 😉