Vaulx St Sulpice – 25-02-2023

Participants : Pef, Gros Nico, Franck, Gilles, Baptiste, Robin (c’est moi)

Nous entrâmes d’azur et d’écarlate dans ce sympathique trou, mais ressortîmes couleur de bouse. Et je me doute bien que c’est habituel dans ce genre d’activité, mais si j’en parle ici c’est parce ce que nos primesautiers encadrants ont particulièrement répété que “ah ben je me souvenais pas que c’était aussi crado ici, dis donc” et que “moi qui comptais ramener ma combi sans tâche aujourd’hui, je suis servi”.

Mais reprenons plutôt au début : rendez-vous fixé au club à 8h, classique, mais une mauvaise manipulation du réveil m’a fait lever en sursaut à 8h20. Ça reste jouable pour rejoindre l’équipe à temps, semblerait-il, et j’arrive en effet lorsque les sacs sont en train d’être chargés. Pef (loué soit cet homme) s’est chargé de préparer ma combi et mon matos, et alors que je pensais avoir juste loupé les viennoiseries apportées par Gilles j’apprends que ma part est toujours là à m’attendre. Des camarades aussi prévenants, ça motiverait presque à arriver en retard plus souvent.

Francky manque également à l’appel, mais lui c’est normal. Il a obtenu une dérogation et nous retrouvera directement devant l’entrée de la cavité. Quant à Gilles, il a FAILLI ne pas venir pour cause d’épaule douloureuse. Il écrit le matin même qu’il jette l’éponge mais qu’il nous amène tout de même un sac de croissants, par solidarité, et le temps que j’arrive il a changé d’avis et nous accompagne. Dieu seul sait quelles méthodes d’intimidation les autres membres du groupe ont usé, mais ça devait être sordide.

Enfin bref ! Vers 10h30 on était tous les 6 dans la forêt de la commune d’Hauteville, prêts à s’équiper et déjà en train de souffler en imaginant le temps de marche qui nous séparait de l’entrée du trou. Celui-ci était à 20 mètres des véhicules, et il était évident que l’on aurait pu en gagner au moins 5 en optimisant le placement des camions. Tant pis, on fera avec. Une amie devait nous accompagner ce jour-là, mais son désistement fit que nous sommes finalement sortis entre coui… euh… entre chromosomes XY ! Voilà… Ca sentait la moustache et l’huile de tronçonneuse ! Et après un rapide coup d’œil sur les CR du site, il semblerait que la dernière sortie purement masculine avait été faite sous Giscard, donc ça valait le coup de noter ça.

Et là vous vous dites : mais qu’est-ce que c’est que ce compte-rendu ? Déjà 4 paragraphes et ils sont toujours pas entrés ? Mais on est où, là ?
Et je vous répondrai donc que si j’ai des choses à raconter il faut que je les raconte, et que de toutes façons c’est mon premier CR donc j’ai droit (je crois).

Donc ! Nous entrâmes, et commençâmes par deux petits puits et le fameux P47 caractéristique de cette entrée. La corde glissait mal, mais c’était joli. Pef installa une deuxième corde à côté de la première pour accélérer la remontée, et une fois en bas il nous suggéra d’aller voir la salle aux géodes. Han ! Trop bien les géodes ! J’avais hâte que Pef nous explique comment est-ce qu’elles se formaient ! Ce dernier ouvrit donc la marche… dans la mauvaise direction. Après une quinzaine de mètres dans une étroiture descendante, il se rendit compte que ça allait vers la deuxième entrée et nous rebroussâmes chemin. A sa défense, une petite flèche avait été placardée pour indiquer ce passage. Une flèche plus grosse et annotée “Geodes room” fut trouvée de l’autre côté, mais aucun de nous ne comprenait l’anglais, ce qui expliqua notre erreur fortuite.

Une fois guidés dans le bon sens, nous alternâmes rochers glissants, toboggans mouillés et flaques de boue jusqu’à atteindre le pont de singe dont le câble inférieur atteignait bien le niveau de l’eau. Voilà, c’était l’info, ici il ne s’est rien passé. Mais ensuite ! ensuite nous arrivâmes à la salle des géodes ! D’abord sans nous en rendre compte, jusqu’à ce que Pef nous le signale et nous montre les géodes en question, tout en précisant qu’il ne savait pas comment ça se formait parce que Môssieur n’est pas géologue mais géotechnicien et que ça n’a rien à voir. Ok, tout ça pour ça. Super. Mais sentant notre déception, il rattrapa le coup en inventant une histoire de roche qui pliait et que c’était pour ça que le plafond faisait un angle bizarre. Nous fîmes semblant d’y croire pour ne pas le contrarier, mais Franck et Baptiste s’attelaient déjà à essayer de trouver des géodes.

Nous passâmes au total trois boyaux, pour nous permettre de bien étaler la gadoue tout le long des combinaisons, et nous remarquâmes que l’un d’eux était agrémenté d’un sympathique tapis (sur un seul mètre, mais quand même) qui facilitait le glissage, tandis qu’un autre déclencha l’agacement de Gros Nico puisqu’il y avait “le cul qui tape”, mais c’est finalement le troisième boyau qui eut raison de la motivation de Gilles. Avec la condition particulière de son épaule, il craignait de manquer de forces pour le trajet retour. Le choix fut donc fait de manger à ce moment-là puis de repartir en sens inverse.

Le repas était bon, je crois, en tout cas pour moi, mais surtout pour Gros Nico qui ne manqua pas de vanter les mérites de son sandwich au saucisson. Nous comprîmes à ce moment-là que le mystère du cul qui tape le plafond du boyau avait trouvé son explication.

Le retour fut drôlement rapide. Parfois trop, manifestement, puisque Gilles plongea un pied dans l’eau en glissant sur un rocher… euh… sur un rochier glissant, quoi. Francky, qui suivait, s’est dit qu’un pied ne suffisait pas et est allé se mouiller jusqu’à la taille. Pef, qui suivait ensuite, a préféré trouver un autre chemin, moins glissant, et nous ne nous mouillâmes plus. Le retour fut également l’occasion de remarquer un petit bonhomme de glaise, posé dans un virage, dont la confection fut arbitrairement attribuée à Milena en raison de la troisième jambe arborée par l’œuvre.

Enfin, nous arrivâmes au bas du P47 à remonter, et il fallut en général une dizaine de minutes à chacun pour atteindre le haut du puits. Pef montait en dernier, pour déséquiper après notre passage, mais la tragédie le frappa à peine avait-il décollé du sol, sous la forme d’un caillou venu des hauteurs qui éclata en plein sur son bras. Il ne restait alors plus que Nico et moi dans la cavité, et nous écoutâmes Pef crier de douleur avant de faire durer le suspense pour nous préciser s’il était encore en vie ou pas (spoiler : c’était le cas). Il décida toutefois de remonter malgré tout de lui-même après nous avoir rassurés, et il ne délégua à Nico que le déséquipement.

Une fois dehors, Pef enleva sa combi et nous pûmes nous extasier devant la chair ouverte de son biceps saillant. C’est ensuite Francky, l’homme de la situation, qui entra en jeu en tapant du poing dans sa main et en s’exclamant “Je sais ce qu’il faut faire, t’inquiète, je vais te recoudre”. Et comme personne n’en savait plus que lui et que nous avions tous envie de voir ça, nous acquiesçâmes en cœur avant que Pef ne puisse trop y réfléchir et nous nous changeâmes prestement pour remonter dans les camions. Le matériel apporté ne permettait pas d’effectuer l’opération, donc direction la pharmacie de Plateau d’Hauteville à dix minutes de là pour les achats d’urgence.

L’opération put alors commencer à l’avant du camion à Pef, et Francky mit très vite du sang partout. Nous nous dîmes depuis l’extérieur que waw, le gars il se permet de salir le camion de Pef quoi… LE CAMION DE PEF ! Comment il va se faire dé-fon-cer ! Mais non, faut croire qu’il y en a qui ont des passe-droits puisque Pef ne lui en tint pas rigueur. Allez comprendre la logique de ce garçon.

En tout cas, le matériel acheté sur place ne semblait pas convenir, et Francky préconisa de continuer son charcutage en clinique (ou un hôpital, ou aux urgences, j’avoue avoir un peu moins suivi). Nous nous séparâmes donc là, Francky Pef et Baptiste d’un côté, et Nico Gilles et moi de l’autre pour rentrer sur Lyon. Donc je ne saurai raconter en détail la fin des péripéties médicales, puisque j’en étais absent, mais il me semble que le bureau d’un docteur put être réquisitionné et que la plaie fut correctement traitée et refermée.

Voilà, en tout cas moi j’ai beaucoup aimé, big up à Pef pour ses épreuves, à Francky pour son assistance, à Gilles et Baptiste pour les photos, et à Nico pour le principe.

TPST : 4h environ

Robin

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