Stage Perf du CDS69 – Printemps 2023

Participants du SCV : Emmeline, Isa, Maxime, Maël
CR collectif. Préparez un café, programmez une conf-call fictive pour pas que le chef vous attrape, il y en a pour un bon moment !


Jour 1 – Samedi 25 mars 2023 – la Falaise en Ardèche
CR d’ Emmeline

Pour ce 1er jour de stage Perf, c’est après un réveil enjoué sur le son de « Diggy diggy hole », avec un Mahieddine survolté, que nous prenons la direction de la falaise école spéléo d’Ardèche. Là j’ai appris les bases de l’équipement avec Cécile Perrin et Fabien Darne, excellents profs. Dans la foulée, j’ai équipé ma première descente avec Fabien en supervision. L’après-midi nous faisons un point sur le montage de point chaud puis les méthodes de réchap’ et décrochement.


CR de Maxime

Après quelques heures de route, nous sommes arrivés au gîte de Vallon pont d’Arc, avons pris tous ensemble notre repas et avons préparé chacun un kit type qui allait nous servir dès le lendemain sur la falaise.

Après un dernier regard sur ce ciel étoilé je suis parti découvrir le dortoir à l’étage et plonger dans les bras de Morphée.

Réveillé une bonne trentaine de minute avant l’heure de réveil convenu, j’en profite pour sortir apprécier le calme environnement et découvrir les paysages.

Une fois le petit déjeuner pris, nous sommes partis pour la falaise d’entraînement. Un cadre fût affecté à un ou deux stagiaires avec une voie désignée et chaque groupe parti au sommet de sa voie afin d’en commencer son équipement.

Arrivé à notre point départ Mathieu démarra et j’en profitais pour analyser son nœud de cabestan autour d’un arbre.

Pour ma part j’optais pour une pose somme toute classique : deux plaquettes et hop l’aventure fût lancée.

Deux fractionnement plus bas, une main courante à l’horizontal puis une descente plein gaz me voici en bas de la voie avec la fierté de mon premier équipement, sous la supervision et les conseils de Grégoire.

Ma voie à peine libérée, Isa en profite pour la récupérer et s’entraîner à la pose d’une main courante aérienne, a moins de 2 m du sol, que dis-je de la lave, jusqu’à la pause repas bien méritée.

L’après-midi commence par la mise en place d un point chaud par les cadres et les conseils y afférent (trou dans le sol pour l’air froid, trou entre les couvertures de survie pour la fumée, …). Puis deux ateliers suivent : un sur les conversions et un sur les réchappe sur conversion.

Pour ma part je m’en vais découvrir les réchappes et découvre le nœud de cœur et sa variante : le nœud de Rémi.

Par la suite, nous nous entraînons sur les décrochements et j’effectue mon premier « sauvetage » avec des tentatives de déconcentration de la part de mon partenaire Thomas mais ses essais son vain et je parviens à nous ramener au sol.

Ensuite, nous assistons à la prestation d’Isa qui décroche Mahieddine tout en passant un fractionnement. Une fois ceci fait Rémi suggère de retirer le fractionnement afin de gagner de temps et même… de couper la corde. De la théorie nous passons à la pratique avec Rémi en sauveteur et Isa en victime. Puis Isa souhaite mettre en pratique la technique et votre vaillant narrateur se propose comme victime.

« Tu fais confiance? » me dit Isa
« Entièrement » ai-je répondu.

Et elle coupe la corde, s’en suit un très léger choc du fait de la mise en tension du descendeur puis elle nous descend tranquillement.

Ensuite vient la présentation par Fabien de la pose de cheville avec un tamponnoir. C’est tout un art qu’il nous fait découvrir.

Vient ensuite l’heure du deséquipement. Chacun prend une voie et s’est partie.

Certaines voies ayant déjà été deséquipées, Isa n’a pas de voie à travailler. Je lui propose donc de superviser mon deséquipement ainsi elle pourra travailler ses compétences d’encadrement.

Une fois ceci fait nous rentrons au gîte.

Pendant que les cadres débrieffent ensemble, nous bénéficions d’une présentation sur les techniques d’équipement par Mahieddine.

Puis, nous découvrons sur le tableau dehors notre groupe. Pour ma part, groupe constitué de Sarah, costagiaire, et Vincent, notre cadre.

Nous partirons le lendemain pour grotte Nouvelle.

Une fois le repas pris, nous nous répartissons chacun une ligne pour le puits de 30 m. Je prendrai la voie de droite et Sarah la voie de gauche. Ensuite nous préparons le matériel avec Sarah sous la supervision de Vincent. Puis une fois, ceci terminé nous embrayons sur le traditionnel tour sous la table sans toucher le sol – exercice phare de Mahieddine et oh combien rigolo.

Puis zouu au lit.


CR de Maël

Ce premier week-end se déroulera en Ardèche et nous logerons au gîte spéléo du Césame.

Arrivé la veille, nous nous levons à 7h et commençons la journée par un petit-déjeuner. Une bonne heure plus tard, les consignes de la journée sont données par Mahieddine. Nous prendrons le soleil à l’ancienne carrière près du défilé de Ruoms. Au programme ; équipement d’une voie le matin et ateliers variés l’après-midi. Nous devons préparer un kit avec 40m réparti en deux cordes, des mousquetons et quelques dyneema. Après avoir préparé le matériel, nous prenons la voiture pour rejoindre le site. Pendant que les cadres font un briefing, nous discutons tranquillement entre stagiaires. Les bons plans, conseils et techniques personnels sur le matériel sont échangés. On nous attribue chacun un cadre.

Je serai avec Vincent sur la voie 10 pour l’exercice. Nous montons en haut de la falaise et c’est parti pour les choses sérieuses. La main-courante commence par un AF, suivi d’un arbre un mètre plus loin. Arrivé au-dessus du vide, deux spits sont positionnés pour faire la tête du puits. Un rapide coups d’œil plus bas nous fait rapidement comprendre qu’il faudra partir à gauche. En descendant, je cherche des points pour le fractio repérés sur la topographie. Mais ils sont où ces points ?! Hmmm, je commence à frotter. Zut, les spits étaient plus haut, je ne les avais pas vus ! Ces quelques phrases reviendront régulièrement tout au long du week-end, dans les conversions qui vont avec. Le point sera doublé à cause d’un risque de « retour au sol » dû à une marche quelques mètres plus bas. Arrivés sur celles-ci, une première main courante vers la gauche est installée. La fin de celle-ci, matérialisée par la présence d’un deuxième point, sera recherchée durant la progression. C’est finalement derrière une touffe de végétation que le spit sera trouvé. Un nettoyage avec les moyens du bord sera nécessaire et une brindille fera office de taraud. Il serait vraiment temps que je fabrique le mien. L’ensemble des mousquetons sont déjà posés mais heureusement Vincent en avait dans son kit. Il me les offrira gracieusement. Durant la descente, le frottement redouté apparaît. Le renfoncement dans la paroi ne permet pas de s’écarter de la roche avec les pieds. Un fractio sera nécessaire juste avant. Enfin, un dernier petit pendule sera nécessaire avant d’arriver au sol.

Il est déjà midi. Pendant que les derniers finissent leur voie, Carole et Axel arrivent avec les vivres et réchauffent nos cœurs. Les ateliers démarreront après le repas avec la présentation du point-chaud et le matériel nécessaire à son montage. Nous serons ensuite séparés en deux groupes. Le premier travaillera les passages de nœud et les conversions. J’y fait un tour rapidement afin de vérifier que je les maîtrise toujours. À la suite d’un questionnement sur la nécessité de se longer dans le nœud, Remy nous indiquera une solution avec le descendeur. Pour cela, on fait simplement passer la corde entre les deux poulies, en amont du nœud. On vient alors se longer dans l’œil de connexion du descendeur. Je rejoins ensuite le deuxième groupe qui s’exerce aux techniques de réchap. J’y teste le Valdotain pour la première fois. Son déverrouillage y est très simple. Cependant, la longueur perdue lors de la mise en poids est très importante. Les brassées sont courtes et la remontée très lente. Je ne suis pas certain que je l’utiliserai sous terre, lui préférant le Machard plus classique (*). Je profiterai ensuite d’une démonstration d’Isa sur le décroché avec passage de fractio. Je m’essayerai au décroché avec balancier sur grande longe mais mélangerai toutes les étapes. Il faudra vraiment que je retravaille ce point-là. J’échange ma place avec ma coéquipière qui pratique l’exercice pour la première fois. Nous assistons ensuite à un plantage de spit, puis il est déjà temps de déséquiper les cordes. Nous rentrons au gîte.

Une fois le matériel rangé, nous assistons à une présentation sur l’équipement par Mahieddine. Les mots clef à retenir sont sécurité, confort et lisibilité mais surtout « Équiper avec sa tête » ! Elle sera suivie d’un échange très intéressant avec Fabien et Rémy sur l’équipement léger et son impact sur l’évolution des techniques. Ensuite, nous découvrons les affectations de chacun pour le lendemain. Je serai avec Mahieddine à l’Event de Peyrejal. Ce sera une première pour les deux. Surprise, les fiches d’informations sur cette cavité sont absentes du classeur. Les ventres se faisant entendre, nous passons à table. Après le repas, Fabien me dessinera de tête la topographie de la grotte de demain, ainsi que sa fiche d’équipement. Cela me sauvera d’une recherche d’information sur internet, peu agréable depuis un téléphone. Il est maintenant temps de préparer le matériel pour le lendemain. Quelques jeux clôtureront cette journée.

(*) Le Valdotain tressé et le Machard tressé – présentés sur WhatsApp durant la semaine qui suit – sont d’excellent compromis.


Jour 2 – Samedi 25 mars 2023 – Explo en Ardèche

CR d’Emmeline
Grotte : Aven Marteau
Equipe : Cécile Perrin, Mathieu, Emmeline
TPST : 6h15 (entrée : 10h15 – sortie : 16h30)

2ème jour de stage perf. Départ du refuge du CESAM à 8h40. Après une marche d’approche 35min on trouve sans encombre l’entrée du Marteau. J’ai l’honneur d’équiper la 1ere partie : un puits de 12m et un second de 40m. Arrivée dans une belle salle concrétionnée avec des disques au plafond (typiques de l’Ardèche) on fait une petite pause repas après avoir trouvé la suite de la cavité. Mathieu équipe la suite de la cavité en vire puis main courante jusqu’au haut du puits de 55m avec une entrée dans le puits bien étroite. Malheureusement notre timing serré nous impose de faire demi-tour juste après la tête de ce puits. Déséquipement Mathieu puis Emmeline. On retiendra d’être bien vigilant à nettoyer les cailloux (au-dessus d’une arche amarrage naturel).

BREAKING NEWS : On retiendra également un record de silence d’environ 30 min de la part de Mathieu, visiblement fatigué de ses exploits d’équipeur de puits profond (ouf).

Retour au refuge pile à temps pour l’exposé technique puis le merveilleux repas de nos cuistots du weekend Caro et Alex. 


Cr de Maxime
Grotte : Grotte Nouvelle
Equipe : Vincent, Sophie, Maxime
TPST : environ 6h030

Une fois encore je me réveille quelques minutes avant 7h et esquive le réveil tonitruant de notre cher organisateur à coup de musique rock. Une fois un bon petit déjeuner dégusté et l’équipement enfilé nous sommes partis à pied avec le groupe de Cécile, Emmeline et Mathieu en direction de Grotte Nouvelle pour nous et d’une cavité adjacente pour cet autre groupe.

Mathieu nous glisse à l’oreille avoir oublier ses gants, 5 minutes après le départ… nous récupérons son sac et il file à grandes enjambées direction le gîte les récupérer. Une fois ceci fait nous parcourons encore pendant 30 minutes la pinède afin d’arriver chacun à notre destination.

Il est décidé que je pose la première main courante et que Sarah équipera le puits du bas.
Deux nœuds de huit et hop nous voilà dans la salle du premier puits vers 10h.

Nous nous séparons avec Sarah et chacun prend un hémisphère de la pièce et Vincent supervise alternativement notre équipement.

Une fois les premiers amarrages naturels posées je suis partisan d’aller directement dans le trou… ma naïveté est au rendez-vous. Vincent m’aiguille en me conseillant de bien suivre le contour du trou sur la droite pour bien me mettre à la vertical de celui-ci.

D’amarrages naturels en amarrages naturels, ajouté à cela une pincé de plaquettes et je me positionne au sommet du puits. Je visse mes dernières plaquettes, prend une grande inspiration et Vincent m’encourage à me lancer sur ma première verticale équipée par mes soins.

Arrivé en bas, j’attends que Sarah finisse d’équiper son fractionnement et puis nous voici tous trois en bas de ce premier puits. Nous vérifions qu’il n’y aura pas de frottements à la remonté et partons faire le petit tour « touristique » avant d’embrayer sur l’équipement du dernier puits.

Après échange avec Sarah, il est convenu que j’équipe la main courante et qu’elle pose la descente de puits.
Je m’exécute puis elle enchaîne et arrive en bas du puits. Vincent la rejoint et il apparaît que du fait du frottement, il faut poser une déviation. Une fois ceci fait, il descend rejoindre Sarah.

Je me lance à mon tour sur le rappel et arrivé au niveau de la déviation, je constate un frottement. Je converti la déviation en fractionnement puis nous remontons avec Sarah au deséquipement.

Arrivé au puits d’entrée je prends sa voie et elle la mienne et on les désequipe.
L’équipement du sommet de son puits s’avère délicat à retirer n’ayant ni sa taille, ni sa souplesse et étant en outre poussé dans le vide par la tension de la corde. Après échange avec Sarah et Vincent je rajoute à un amarrage naturel auquel je me longe pour assurer ma stabilité et je finis le deséquipement.

Sorti un peu avant 16h, nous avons pris le temps de manger et de débriefer la sortie puis direction le gîte sous un magnifique soleil.

Une fois toutes les équipes rentrées, le matériel rangé, le gîte nettoyé, … nous lézardons au soleil, le temps pour les cadres de finir leur débriefing commun puis le signal du départ est donné.

Enfin, nous disons en revoir à l’Ardèche !


CR d’Isa
Grotte : Aven Rochas
Equipe : Agathe, Adrien, Isa
TPST : 6h00

Nous partons à trois équiper l’aven Rochas. Départ à 8h du gîte et on entre dans le trou à 9h. Adrien débute son premier équipement aux côtés d’Agathe. Je peaufine derrière, pour le plaisir de m’occuper un peu. Je reprends l’équipement au pied du P28. J’installe la main courante d’accès au P40 et je galère à passer un angle, ça glisse trop, là où un tire point aurait été intéressant. Le P40 est rapide à équiper, les fractionnements arrivent là où on les attend. On s’arrête au sommet du P60 sur contrainte horaire. C’est dur de faire demi-tour sur un puits qui appelle tant ! On fait demi-tour et on déséquipe tranquillement. Adrien commence par le P40 et je termine le reste. On sort du trou à 15h45.


CR de Maël
Grotte : Event de Peyrejal
Equipe : Mahieddine, Maël
TPST : 6h

Le réveil sonne encore à 7 heure. Les 60 minutes perdues durant le changement d’heure de la nuit se font ressentir. Nous prenons le petit-déjeuner, préparons le déjeuner et partons vers nos cavités respectives. Je serai à l’Event de Peyrejal avec Mahieddine.

Là-bas, nous garons la voiture sur le « parking » indiqué par Fabien la veille. Nous nous équipons et partons vers la cavité. Celle-ci est quelques centaines de mètres plus loin. Nous suivons le chemin. Au croisement, nous passons au-dessus d’une barrière en bois afin de continuer tout droit. Nous rentrons dans une sorte de champ de pierre, ressemblant à des ruines. Nous passons le muret et arrivons dans un lapiaz. L’entrée artificielle en forme de bouche d’égout y est rapidement trouvée. Les traces de boue des précédents spéléologues aident. Mahieddine en profite pour faire une prise avec le drone.

Je partirai avec une C38, une C30 et une C38 dans un seul kit bien rempli. Je répartis entre mon torse et mon mini « gros » kit 19 mousquetons avec plaquettes, 3 sangles dynnema, 8 cordelettes dyneema et 2 AS. (Comme indiqué plus bas, la liste du matériel sera à modifier). Je démarre la première corde sur un arbre, avec une sangle pour les frottements sur l’écorce, et installe une déviation sur spit afin de faire tomber la corde au milieu du puits d’entrée. Une deuxième déviation sur spit se fait rapidement remarquer, pour contourner la grille une fois celle-ci ouverte. Arrivé en bas du petit puits de 4 mètres, je ne trouve aucun point d’ancrage pour installer une main courante. Je pars alors sur une idée de pendule. Ne trouvant pas mon bonheur, je me sécurise puis demande à Mahieddine de me rejoindre afin d’avoir son avis. Deux spits sont bien présents en bas du puits d’entrée. Encore raté. Ce sera donc une main courante, avec un point intermédiaire de confort sur une petite colonne de calcite devant le deuxième puits. Arrive la tête de ce puits étroit sur deux spits. Je me laisse glisser dans la faille et un premier frottement se fait remarquer. Il faudra remonter quelque peu afin d’installer une déviation sur une colonne. Juste avant la plateforme d’arrivée, il faut poser un fractionnement sur deux AF. Sentant le nombre de dyneema fondre, je demande à Mahieddine de me montrer comment relier deux points avec une seule cordelette. Un mousqueton est cependant nécessaire pour y attacher la corde. Le cheminement ne continue pas dans le puits directement visible. Il faut passer par une ouverture latérale. Deux AF permettent de commencer la main courante descendante. La corde frottant sur une draperie épaisse, une déviation est nécessaire. L’AF le permettant est un peu plus bas. Pour une fois que je cherchais trop tôt. J’arrive devant le P15. Sur cette tête de puits, le choix sera présent avec pas moins de 9 encrages repérés. J’utilise un spit afin de mettre un dernier point intermédiaire sur la main courant. Je sélectionne les points les mieux positionnés et utilise un AS plus un AF. La jonction de corde à cet emplacement arrivera à point nommé. Je pressens que le passage dans le puits partira en diagonale. Les deux seuls spits repérés n’ont plus aucun pas de vis et sont inutilisables. Je finirai par trouver un petit conduit creusé au milieu d’une fissure afin d’installer une déviation. Son remplacement par un AF ou un spit serait le bienvenu. Arrivé au sol, j’installe deux points sur spits afin d’attaquer le « toboggan ». Une déviation sur AF permet d’éviter de faire frotter la corde sur le sol. A court de matériel, ma dyneema bonus personnel est utilisée. En bas, deux spits sont présents pour préparer la main courante. Parfaits pour ne pas faire traîner la corde dans la boue. Deux spits trouveront le dernier mousqueton et le dernier AS dans le but d’équiper le ressaut. À la suite d’une mauvaise compréhension entre la topographie et la lecture du terrain, je fais une jonction avec la troisième corde. Celle-ci s’avérera inutile car je suis dans le réseaux horizontal final. Ouf ! Je n’avais plus que mon mousqueton perso utilisé pour porter le pantin.

A refaire, je partirai avec une C38 et une C40, ainsi que quelques dyneema de plus. A la remontée, nous découvrirons que la boucle du pendule avant le toboggan aurait nécessité d’être plus long. La deuxième corde arrivait parfaitement en bas du dernier ressaut, ne donnant pas de marge de manœuvre. De leurs côtés, les topographies recommandent au moins 90m de corde. Quelques mousquetons avec plaquettes peuvent être remplacés par des AF.

A droite, stagne le siphon nous séparant de l’entrée naturelle. Il est de taille plutôt imposante et d’un calme presque parfait. Seul une goûte vient créer des ondulations à intervalle régulier. Nous partons en sens opposé à la recherche de ses fameuses conduites forcées. Les traces au sol ne laissent aucun doute ; en cas de crue, il ne sera pas possible de se mettre à l’abri. En particulier avec la force du courant. Nous arrivons à hauteur d’immenses gours. Nous les observons un moment par le haut, avant de faire le tour pour passer en dessous de ceux-ci. Nous continuons d’avancer et bifurquons à gauche, vers la branche de Sauvas. Régulièrement, la roche change de manière brutale. Lorsque nous arrivons dans la conduite forcée, il n’y a aucun doute. Celle-ci est d’une forme de cylindre presque parfait. Nous avançons jusqu’au siphon. Au retour, Mahieddine prendra diverses photos et vidéos avec son téléphone. En ressortant de la branche, nous essayons de visiter le réseau Mathieu. Cependant, les divers passages que nous trouvons nécessitent de se mouiller. Ce sera pour une prochaine fois.

Nous reculons rapidement jusqu’à nos cordes. J’engloutis mon sandwich, puis nous commençons la remontée. Je déséquipe l’ensemble des cordes. Une fois ressorti, nous sommes légèrement en retard. Nous nous empressons de nous changer et sautons dans la voiture pour retourner au gîte. Nous profitons de ce moment pour faire un débriefing. Les difficultés pour le bon réglage des longueurs de mou, autant sur main-courante que sur fraction, et la vitesse d’exécution avaient déjà été identifiés avant le stage. En revanche, un nouveau point à améliorer ressort : ma capacité de lire la cavité.

Arrivés au gîte, quelques équipes manquent encore à l’appel. Nous rangeons aussitôt l’ensemble du matériel. Pendant que les cadres font un débriefing au soleil, les stagiaires s’empressent de ranger le gîte et de vider les derniers kits. Après une attente où nous papotons entre nous, les cadres viennent donner leur verdict. Le niveau global est bon mais la vision et la lecture de la cavité est un de nos points faibles. Suite à cela, nous montons dans les voitures pour un retour vers Lyon.

Je trouve l’Event de Peyrejal très intéressant pour travailler son équipement, ainsi que pour les gours suspendus et les conduites forcées. Le début étant étroit, je conseillerais d’être une petite équipe pour l’équipement.


Jour 3 – Samedi 1er Avril 2023 – Découverte du Doubs

CR d’Emmeline
Grotte : Gouffre de la Combe Malvaux (Doubs)
Equipe : Carx, Mathieu (encore), Emmeline
TPST : 8h (entrée : 9h30 – sortie : 17h30)

Le 2ème weekend dans le Doubs commence en trombe comme à l’habitude de Mahiedinne avec un réveil Peps à 7h pétante !

Par cette merveilleuse météo pluvieuse de ce 1er avril, nous aurions pu aller nous mettre à l’abri sous terre…. Mais non ! A la Combe Mallvaux, c’est les pieds dans l’eau !

D’où la géniale chanson de Carx (sur l’air de Midor de Piaf) :

« A la combe Malvaux,
on était tous dans l’eau
c’était bien rigolo !
On a porté des gros
Kites de spéléo,
A la combe Malvaux… »

On trouve la cavité sans problème grâce au point GPS. Je commence l’équipement moyennement brillamment avec une broche manquée (elle devait mal briller), s’en suit un puits avec vire un peu complexe à équiper pour finir dans une bassine fort mouillante. Après avoir essayé de coincer Mathieu dans une étroiture bien mouillée puis de le noyer en équipant la fameuse bassine, il se venge en équipant un linéaire de ressauts pour rien. On choisit de les déséquiper. Je m’y colle pendant que Mathieu avance tranquillement sur la suite. Je finis de me tremper sur un P13 où (j’avoue) j’échoue franchement l’équipement hors-crue. Bref à travailler. On remonte bien trempés et presque à l’heure pour l’exposé et merveilleux diner.


CR de Maxime
Grotte : Ouzène (partie inférieure)
Equipe : Géneviève, Héléne, Maxime
TPST : environ 7h30

Après avoir récupéré une partie du matériel avec le camion d’Isa, nous arrivons vers 21h30 au gîte du Doubs. Le camion est vidé, puis une fois que chacun a fini de manger une grotte nous est assignée.

Je ferai équipe avec Geneviève pour cette sortie. Nous procédons à l’empaquetage du matériel sous les conseils d’Hélène puis zou, au lit.

Une fois n’est pas coutume je me réveille 1 min avant l’arrivée de Mahieddine qui vient faire hurler son enceinte dans le dortoir, pour découvrir une fois la porte menant vers la cuisine entrouverte un entrelacs de nœuds et de cordes … session « Haute Voltige » au réveil.

Une fois le petit déjeuner pris et le matériel récupéré, nous décollons pour la grotte d’Ouzène, partie inférieure, avec une petite halte à la fromagerie pour vérifier les horaires d’ouverture.

Nous réussissons la première mission : trouver l’entrée de la grotte.

Geneviève se lance sur l’équipement de la première partie vers 10h. Pendant ce temps, Hélène me confie la mission de pause d’une main courante entre les arbres, avec un nœud différent à chaque point.

Une fois la ligne droite posée, il m’est assigné la mission de descendre à un arbre situé à 15 m. Hélène m’informe qu’il y a un piège. Je commence à m’avancer vers l’arbre, je me retourne, et puis là je vois l’angle droit. Illumination… il y a un changement de direction. Hop si tôt dis si tôt fait, je remonte et je pose un deuxième point pour sécuriser cette orientation.

Une fois ceci effectué je deséquipe, replace le début de la main courante sur un autre arbre et rajoute un point grâce à une plaquette, le tout afin d’amenuiser le frottement et faciliter la remontée.

Je rejoins mes compagnons dans un petit espace permettant d’enchaîner sur la deuxième partie de ce puits.

Je passe à l’équipement et profite des deux broches existantes pour démarrer la tête de puits, après l’équipement d’une main courante en zone verte, c’est-à-dire dans la partie confort de la petite cavité où il n’y a pas de risques.

Une fois en bas, le temps qu’elles me rejoignent je file découvrir la suite après passage dans un trou étroit à même le sol. Deux beaux puits, pleins de chevilles partout et quelques broches … hum on va se régaler.

Une fois qu’elles m’ont rejoint, et après échange avec Geneviève il est décidé que j’équipe le second puits, celui au fond de la salle derrière le premier puits.

Je pose un début de main courante, arrive au niveau de premier puits (un diamètre de 2-3 m) et utilise ce qui se trouve sur son bord : cheville et amarrage naturel pour réussir à passer de l’autre côté.

Une fois ceci fait Geneviève peut commencer à équiper sa tête de puits et je file voir mon puits. Des trous partout : sur toutes les parois et au plafond. Que choisir… j’opte pour un équipement au plafond.

Une fois équipé, nous embrayons sur un deséquipement de l’ensemble afin de remonter… nous sommes pris par le temps car il nous reste un mission de la plus haute iportance : nous devons récupérer le fromage pour tous les membres du stage.

Nous entendons l’autre groupe qui s’est chargé d’équiper la partie supérieure Ouzène. Nous les rejoignons en bas du puits d’entrée et passons devant avec Geneviève en charge du deséquipement de la partie basse du puits et moi-même de sa partie haute, sous la pluie et la grêle.

Sortie vers 17h30 et nous filons à la fromagerie.

Le soir à la suite du rangement du matériel et du point commun des cadres, une nouvelle grotte nous est allouée : ça sera Bief Bousset avec Solveig et Beber en cadre.

Ensuite, nous dégustons un excellent rougail saucisse et cuisinons en parallèle Isa afin qu’elle nous donne quelques indications sur son expérience du jour dans cette grotte. Enfin nous filons préparer notre équipement avec Solveig. Vu l’ampleur du travail et du fait que nous disposons de moins de temps que le groupe d’Isa, nous prenons seulement 3 kits.

Enfin, s’en suit le traditionnel exercice physique qu’affectionne Mahieddine : le tour de table.

Je décide de m’y essayer. C’est comme du bloc « Max tu vas faire ça easy » me lance Mahieddine. Et il est vrai que cela se fait plutôt simplement avec l’entraînement d’escalade dont je dispose.

Nous essayons ensuite le tour d’une chaise. Je réussi à ressortir la moitié du corps mais j’échoue au passage des jambes. Mahieddine réussit à passer, non sans transpirer sur cet exercice.

Puis Karx propose le ramassage de bouchon de liège au pied d’une chaise, en tournant toujours dans le même sens. Hautement complexe.

« J’aime pas ce jeu » lance Mahieddine face à son échec puis au final il y prend goût.

Vient l’heure se coucher, mais notre cher organisateur n’a nulle envie de dormir et vient s’amuser à faire des roulades dans le lit vide du gîte. Avec Aliona nous nous motivons et l’attachons au matelas et transportons le matelas et son propriétaire sur l’une des tables de la cuisine, sous le sourire amusé des autres puis hop au lit.


CR d’Isa
Grotte : Bief Bousset
Equipe : Lucie, Fabien, Isa
TPST : 7h

J’équipe directement par le grand puits en installant un départ entre les arbres. La verticale est magnifique. On saute le fractionnement intermédiaire. On arrive rapidement à la Charnière, que l’on contourne par une main courante hors crue. Après une courte balade en méandre, où l’on pose une corde de confort en AN sur un gros bloc rocheux, on arrive avant la succession des ressauts. J’équipe au plafond une main courante aérienne avant d’arriver au niveau du R10. On équipe en rive droite de la cascade en rejoignant lors du dernier fractionnement les broches de l’itinéraire classique. On mange en bas de ce ressaut (ou puits ? …) Lucie équipe le ressaut suivant pendant que je les observe, un thé à la main. On décide de remonter ensuite. Fabien et moi, on déséquipe pendant que Lucie remonte tranquillement devant nous.


CR de Maël
Grotte : Vauvougier
Equipe : Thibault, Beb, Maël
TPST : ?

Le réveil sera à nouveau donné à 7h. Un premier exercice sera de vigueur ce matin ; se faufiler entre cordes étendues pendant la nuit par Mahieddine et Carx.

Pour cette journée, je ferai équipe avec Thibaut, sous la supervision de Beb, dans le gouffre de Vauvougier. La grotte s’ouvre directement sur un P38 de taille plutôt imposante, suivit d’un ressaut de 10m. Cela nous permettra de faire deux lignes bien distinctes dès le début. Lors de la lecture des fiches d’équipement, je demande de prendre la voie des broches. Celle-ci semble comporter plus de point à poser pour les mains courantes. Nous supposerons que la ligne court sur la gauche et que la voie des spits, empruntée par Thibaut, part à droite. Surprise devant le gouffre, se sera l’inverse. Que cela ne tienne ! N’ayant pas de plaquettes dans mon kit, nous inversons simplement de côté.

Je démarre avec la main courante, continue sur la tête de puits et fractionne quelques fois en descendant. Il parait que la main courante est plutôt physique. Mais mes grands bras me permettent d’atteindre les broches deux par deux. Non loin du deuxième fractio, un béquet rocheux poli par les passages des spéléos me fait de l’œil. Une fois atteint, mes soupçons se confirment. Celui-ci permet d’atteindre et de rentrer dans une lucarne. Haaaa…  On m’avait tant fait miroiter cette lucarne. Le boyau n’est pas bien large et je distingue quelques traces de chaussures. J’ai encore beaucoup de corde dans le kit, probablement la moitié. Mes souvenirs me parlent d’une main courante montante, ce terminant par un relai. Je décide donc d’installer la corde. Aucune broche n’est en vue et les quelques amarrages naturels trouvés sont de très faible qualité. J’ai de plus en plus de doute sur le fait d’être au bon endroit. Étant dans un méandre étroit sans risque de chute, je décide de poser le kit et d’avancer explorer doucement la suite. Je remarque alors une deuxième entrée dans le méandre, environ cinq mètres plus bas de la mienne. J’avance encore un peu et finis par devoir dé-escalader quelques mètres. A ma droite, une marche en barreau de fer est encastrée dans la paroi. C’est bon signe ! Je pars explorer vers la gauche, en direction du P38 de départ. Je remarque d’abord des traces de forage au sol, provenant d’un AN, puis un relai quelques mètres plus bas. Cette fois-ci, c’est clair ! J’ai retrouvé le bon chemin, j’étais juste passé par le mauvais passage. Nous envoyons Thibaut, qui n’était pas encore rentré dans la lucarne, en éclaireur. Il y a bien une troisième entrée plus basse, à hauteur du R10. Et cette fois-ci, elle est brochée. Je rebrousse chemin afin de reprendre mon kit et de ressortir de ce méandre presque boyau.

Je rejoins rapidement Thibaut qui attaque la main courante montante. Nous avons dévié du chemin prévu en plaçant nos pendules au mauvais endroit. C’est à ce moment-là qu’une deuxième équipe de spéléo ce fait entendre. Ils arrivent rapidement, en mode équipement léger. Corde de 8mm, mousquetons doigt fil et plaquette avec vis papillon sont de la partie. Ils partent vers le fond dans une exploration en cours. Ils y passeront le week-end avec le bivouac souterrain qui les attend.

Nous irons jusqu’au puits du pendule, dans lequel je me balancerai pour atteindre la galerie latérale. A la vue de l’heure, nous décidons de faire demi-tour. Seule la corde pour le puits ASCO est encore présente dans les kits. Chacun déséquipera la corde de l’autre, pendant que Beb remonte par la corde des autres visiteurs.


Jour 4 – Dimanche 2 Avril 2023 – Le Doubs et l’équipement hors crue

CR d’Emmeline
Grotte : Gouffre Ouzène inférieur
Equipe : Fabien Darne, Thibaut, Emmeline
TPST : 4h45 (9h30 – Sortie : 14h15)

La cavité est trouvée sans problème avec le point GPS. Je commence l’équipement avec amarrage sur arbres (un peu perturbée par les conseils de nos collègues stagiaires « ne pas s’amarrer sur le duo d’arbres de l’entrée », le problème étant qu’il y a plusieurs duos d’arbres en tête). Enfin après plusieurs manips, je finis par réussir un équipement correct de cette tête de puits, pendant que mes chers compatriotes se fond rincer par le crachin Doubien (un grand merci pour leur patience). Thibaut prend la suite de l’équipement avec une main courante et un puits (en compétition avec Aliona qui fait partie de l’équipe Ouzène Supérieur). S’ensuit un double équipement : j’équipe la vire assez aérienne avec spits au plafond un peu haut (astuce : un kit peu est toujours bien utile pour gagner les quelques centimètres manquants). On atteint le fond du gouffre dans une jolie salle concrétionnée, remplie de malheureuses grenouilles coincées et un triton.


CR de Solveig et Maxime
Grotte : Bief Bousset
Equipe : Solveig, Beber, Maxime
TPST : environ 5h30

Réveil matin, 7h,
J’me réveille comme une fleur,
Récupère les kits mouillés
Pour que la corde soit plus flexible -à c’qui paraît-

Réveil matin, 7h,
J’me réveille comme une fleur,
Salut Maxime, bien dormi ?
Y flotte dehors, tant pis.
‘tin les gars, abusé,
Qui a pris toutes les dyneema ?
Oh ça va, ça va,
Y vous reste les plaquettes vrillées !

Qu’est-ce qu’il y a Solveig, t’as quelque chose à m’dire ?
Ben ton frac dans les arbres, c’est pas qu’ça frottait,
C’était pire ! 😛
T’y connais qu’dalle, toucher c’est pas frotter.. !
Pis on est mouillés, mais pas trempés !

Prise de conscience, ça frottait un peu, okay,
Et Beb à la rescousse fractionne le dernier jet.

Aller faites place, j’vais vous montrer !
La Solveig attaque à coup d’plaquettes,
Toujours en dèche de dyneema,
Beb en support, sur sa corde de 7 mm,
Nous sauve la mise : attention les gars, toucher devient frotter avec celle-là !
Encore un doute, 11h30, je provoque une assemblée,
Y reste plus qu’une corde de 80, pour ce tout p’tit ressaut,
Y’a des coins dans les sourires, quand je visse la plaquette d’en haut,
Moi j’suis tout concentré, papillon, tisserand, huit, chaise tout yosémité !
Voilà donc Maxime fin prêt pour de nouvelles résolutions
Equipe tout en hauteur, et mince, c’était toujours pas la grande MC au plafond !
Le voilà donc fin prêt, parti pour se balader,
Déroulant la corde dans l’méandre, cherchant enfin notre puits rêvé !

“Hé les gars !”
Hé ho, hé ho ! Qu’est-c’que tu fais avec ta clef ?
C’est d’jà l’heure de rentrer, allez sinon on va se faire gronder !
Hé ho, hé ho ! Aller Solveig bouge tes fesses
On a promis à Mahyou, il faut tenir ses promesses
erci à tous pour la sortie, on aura beaucoup appris ! -et tortillé !-
Beb, on s’retrouvera pour une prochaine, c’était trop chouette au Bief Bousset,
Et désolé pour le stress, j’suis pas toujours très sereine, 
Après celle-là je prends confiance, merci les gars pour la patience !
On va mani-mani-manier mieux la clef d’13 man !


CR de Maël
Grotte : Combe Malvaux
Equipe : Isa, Mahiedinne, Maël
TPST : ?

Pour la sortie du jour, ce sera la Combe Malvaux avec Isa et Mahieddine. La nuit n’ayant pas été bien longue, je n’étais pas bien réveillé à l’entrée de la grotte. Par ailleurs, nos collègues qui ont fait cette cavité la veille en étaient revenus trempés jusqu’aux os. Super ! Tout ce que j’aime… Ou pas. L’espace à l’entrée, dans lequel j’attends qu’Isa installe les premiers tronçons, est humide et surtout froid. Je dois le reconnaître, je n’étais pas très motivé à faire cette grotte.

On prend son courage à deux mains et on y va ! Passé cette entrée, la cavité change rapidement. On rejoint l’actif, mais heureusement nous ne devons pas aller nous mouiller dedans. De toute façon, le défi du jour est de ne pas se mouiller. Je reprends l’équipement juste avant le P15 et P12. Nous arrivons assez rapidement en bas et nous partons découvrir le fond. Isa installe la dernière corde. A droite, la cavité se termine par un lac – que dis-je, une flaque – brun. A gauche, le conduit se change rapidement en un toboggan horizontal de boue glissante. Merci mais non merci. Les tas de pus, je connais.

En arrivant, j’entends d’abord un cri, suivi d’une silhouette humaine rampant rapidement dans ma direction. C’est alors que celle-ci ce fait tirer en arrière. La vision est digne d’un film d’horreur, avec les mains griffant le sol pour se retenir. De retour dans le carrefour, Isa et Mahieddine se livrent une guerre de boue sans merci. C’est bien la stagiaire qui perdra avec un visage couvert d’une couche de glaise épaisse. Nous ne manquerons pas d’immortaliser le moment. Il faudra l’accompagner jusqu’à la petite cascade pour qu’elle puisse faire un brin de toilette.

A la remonté, Mahieddine profitera du P15 pour nous présenter diverses manipulations liées à l’assurance lors d’initiation et de techniques d’auto-secours.

Avec ces quelques péripéties, ce sera avec la bonne humeur et de bons souvenirs que je ressortirai de la grotte. Qui plus est, on est peut-être boueux mais sec. Défi réussi !

Au gîte, ce sera sous une bruine continue que nous laverons le matériel pendant que les cadres font un débriefing. Nous finirons quand même bien mouillés.


Jours 5 et 6- Samedi 15 et dimanche 16 Avril 2023 – Challenge dans le Vaucluse

CR d’Emmeline
Grotte 15/04/2023 – Aven Julien (Vaucluse)
Equipe : Mahieddine, Gwladys, Aliona, Mathieu (toujours là), Adrien, Emmeline
CR rédigé par Aliona (merci) dans sa version simplifiée ici
TPST : 15h (entrée : 9h30 – sortie : 00h30)

« Le kit est une extension de soi-même », Gwladys, le 15/04/2023 – Ah cette phrase, nous ne sommes pas prêts de l’oublier !

Dernier weekend dans le Vaucluse, nous voilà partis pour une grande excursion ! Merci à Doudou pour les excellents repas.

Par où commencer ? Par notre rêve de traversée Julien-Souffleur en 15h, rapidement stoppée par Harry ? ou alors par la question de savoir quand Fluffy allait être dégusté ? Pauvre bête.

Arrivée au gîte ASPA *** vendredi soir, premier debrief entre nous pour savoir les objectifs de la sortie, notamment la Galerie du Costard et aussi se fixer la limite de -630 max, parce que le boyau anal ne donnait pas forcément envie. Après le recopiage de la topo (merci Aliona), on prépare les kits balade, car pas de cordes à se trimballer car le trou est équipé en fixe (= bonheur) et on file au lit. Le lendemain, l’impatience est présente et on est tous forts motivés à passer une très belle sortie !

Pour ce dernier weekend, on échappe au réveil punchy de Mahieddine (car les horaires des différentes équipes sont différents – ouf !). A 9h30, nous commençons à ouvrir la trappe afin de commencer la descente : une belle ribambelle de puits et de ressauts nous attend jusqu’à arriver à la galerie de la Courtillon où nous faisons du « rab » en nous trompant de direction. C’est après quelques mètres dans un méandre aérien et en tombant sur une désob que l’on se rend compte que la rubalise dans la galerie de droite indiquait bien le chemin… Donc, hop demi-tour et cette fois, nous sommes en bonne voie. Là encore, il fallait bien rester dans la partie supérieure de la galerie et nous avons facilement trouvé le shunt nous permettant de débarquer sur une série de grandes salles avec de très belles concrétions qui en mettaient plein les yeux ! Après un ramping pas si étroit nous arrivons au P50 dans la salle de l’AZE où nous faisons un break dej bien mérité. Là encore, quelques escalades et égarement avec une 2ème corde ascendante dans des trous étroits, mais grâce à Gwladys, nous trouvons l’entrée de la Galerie du Costard. Et là, c’était l’émerveillement, bon, pour certains puisque Mathieu n’a cessé de tout comparer à du « cérumen »… miam ! Nous avons pris quelques photos et bien avancé dans des volumes correspondant à notre taille. Mais ce ne fut que de courte durée car un petit ramping bien fourbe nous attendait gentiment en sortie de galerie. On était alors à -250m, et après un petit check-fatigue, on en a déduit que, décidément, Mathieu ne se fatiguait jamais (il parle encore!) ! On descend le magnifique Puits des Méduses.

Et c’est vers 16h30, après avoir déjà bien crapahuté, que nous avons raisonnablement décidé (Arg c’est dur !) de nous arrêter en bas du Puits de la Goulette, vers -400 m. Mais franchement, personne n’était attiré par le ramping étroit qui suivait… La remontée fut sympa, au son du désormais célèbre « Diggy diggy hole » de Mahieddiene ! Hop hop, petites photos par ci par là et on remonte tranquillement, en 2 team avec Emmeline, Adrien et Mahieddine devant et Mathieu bien content d’écouter les potins de Gwladys et moi ! On se retrouve à 20h30 au pied des Puits des Méduses pour notre petite pause dîner. Ravitaillement des troupes au point que tout le monde a voulu entamer Fluffy, notre petit lapin de Pâques embarqué dans un bidon étanche (merci Mahieddine) mais trop mignon pour les attaquer les oreilles…heureusement que Mahieddine et Aliona étaient à ses côtés pour le protéger des rapaces (on n’aurait jamais dû lui donner de prénom…) ! Reprise donc de la montée d’un pas soutenu, mais pas assez pour les pronos de Gwladys et de Mahieddine.

Superbe expérience souterraine, qui nous a permis d’en apprendre plus les uns sur les autres en 15h… #confession-intime-sous-terre (ce qui se dit sous terre reste sous terre hein!?).

Et quelle sensation que de s’extirper sous le ciel étoilé et les odeurs de thym !


CR de Maël 
Grotte : Aven d’Autran
Equipe : Lucie, Isa, Cécile, Lucie, Sevan, Carx, Alexandre, Maël
TPST : environ 18h

Pour ce troisième et dernier week-end du stage, nous avons le choix de l’objectif. Pour ma part, je choisirai une grosse sortie dans une cavité non équipée. Nous serons huit dans l’Aven de Autran, répartis en deux équipes. La première sera constituée de Carx, d’Isa, Lucie, Sevan et moi-même. Pour la deuxième, nous retrouverons Alexandre, Cécile et Lucie qui démarreront deux heures plus tard. Afin d’avancer plus rapidement, nous choisissons d’équiper en binôme ; la première personne pose les points avec un réglage approximatif, les suivants nettoient et peaufinent le tout.

Nous rentrons dans la cavité peu après 10h. J’ouvre le bal jusqu’à la base du P22. Isa reprend la suite en s’arrêtant avant l’étroiture du triangle. C’est Lucie qui installe la suite. Durant le premier kit, les AS et les plaquettes fondront comme neige au soleil. Nous devrons piquer dans le kit suivant et nous équiperons donc la suite en faisant un maximum d’économie. Nous nous arrêtons dans une salle juste avant de rejoindre l’actif. Cela nous permet de manger et de laisser la seconde équipe passer devant pour équiper les quelques puits avant le long méandre. Nous apprenons à ce moment-là qu’ils n’iront pas aussi loin que nous. Nous redémarrons et les rejoignons rapidement. Nous nous engageons dans le Grand Méandre, suivit par celui des Égyptiens. Ça frotte, ça frotte et surtout il n’en finit pas ! A chaque virage, on se demande si on n’est pas enfin arrivés. Lorsque je rejoins enfin Isa et Sevan avec le bon kit, la stagiaire s’élance pour équiper le P103. On l’entend crier et s’amuser dans les pendules. N’ayant jamais fait de puits aussi grand, je craignais que ma peur du vide ne refasse surface. Je descendrai à mon aise, le temps qu’Isa pose les points suivants mais aucune frayeur particulière ne se manifestera. Ouf ! La dernière corde étant neuve, elle filera très très bien dans le descendeur. Pour le challenge, elle laisse volontairement un passage de nœud à un mètre du sol. Chacun ira de sa technique personnelle pour le passer mais rarement de façon conventionnelle. Le temps de faire disparaître un saucisson, je repars avec Sevan pour installer le dernier kit. Je me permettrai de me faire plaisir en descendant le P40 d’une seule traite. C’est Isa qui posera le fractio à mi-hauteur.

Afin de ne pas nous mettre en retard sur le planning, nous décidons de nous arrêter ici, à -400. Avec toutes les économies faites en amont et les cordes équipées en fixe, nous nous retrouvons avec une belle quantité de dyneema, plaquettes et mousquetons en trop. Domage… Nous mangeons, buvons soupe et café. Après un séance photo, nous nous mettons en route vers la surface. Isa déséquipe le P40. Lucie s’occupera du P103, soutenue par Isa pour le portage des kits. Le méandre semble passer plus rapidement que tout à l’heure. Il faut dire que j’ai trouvé ma façon de tenir le kit ; j’utilise son mousqueton comme poignée. Ainsi, le kit reste droit et le fond ne frotte pas le sol. Je déséquipe les quelques cordes utilisées dans la section sub-horizontale. Avec Carx, je retrouve le reste du groupe qui profitait d’une dernière pose dans la même salle qu’à l’aller. Lucie est blanche et ne semble pas être au top de sa forme. Après thé, dextrose (sucres rapides) et un temps pour souffler, elle est remise d’aplomb. On la laissera remonter à son aise avec le kit le plus léger. Avec Isa, nous gérerons le reste du déséquipement à deux. J’attaque la première partie et elle reprendra à partir du P22. Sevan – initialement parti avec Lucie – reviendra gentiment nous soulager d’un kit … ou deux. Nous ressortons dans le froid mordant de la nuit, vers 4h15, pour TPST d’environ 18h.


CR d’Isa
Grotte : Aven d’Autran
Equipe : Lucie, Isa, Cécile, Lucie, Sevan, Carx, Alexandre, Maël
TPST : environ 18h

Nous décidons en amont de diviser l’équipe en deux : une première composée de Maël, Lucie, Carx, Sevan et moi, chargée de l’équipement. Une seconde équipe composée de Lucie, Alexandre et Cécile nous rejoindra par la suite, dans un objectif plutôt de progression. Nous faisons le choix d’équiper en binôme, afin d’accélérer la cadence. Maël débute et je le suis pour les réglages. Nous alternons l’équipement à trois durant les 100 premiers mètres de dénivelé. Nous faisons une pause avant le grand méandre pour attendre la seconde équipe. Un petit cafouillage de communication collectif nous amène à perdre un peu de temps à ce point mais nous reprenons finalement notre route. Le méandre s’enchaîne assez facilement malgré sa longueur et nous arrivons bien plus vite que je ne l’avais prévu en haut du P103. Je démarre l’équipement. Sur les conseils d’Harry, j’installe la main courante ascendante afin d’équiper « directement la bonne ligne ». L’équipement est ambiance. Je teste l’écho du puit lors de mes petits pendules. La seconde corde, une 60m en 8,5mm neuve me procure sensations et adrénaline car elle glisse (vraiment) beaucoup. J’arrive au pied du puits à 19h et je découpe le saucisson en attendant les copains. Maël reprend la fin de l’équipement du P40. Nous nous arrêtons peu après, pour partager un repas avant de remonter. Galerie -400. On s’arrête avant d’avoir trop envie d’aller plus loin et de se mettre trop en retard niveau planning ! Lucie, Alexandre et Cécile nous quittent à hauteur du P103 pour remonter tranquillement. Nous attaquons le retour à 20h30.

Le plus dur reste les 100 derniers mètres, surtout avec deux kits aux fesses dans les têtes de puits bien étroites. On ressort à 4h du matin. Sortie magique.


Et voila,merci de nous avoir lu jusqu’ici !
Sachez qu’un 4ème WE officieux a été organisé dans la Dent de Crolles, à lire ici !
A bientôt pour de nouvelles aventures…

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