Gouffre Berger (le fond !) – 30-07-2022

Participants : Isa, Julie, Johanna, Mathéo, Axel, Kévin, Luc

Ça y’est c’est le grand jour : Aujourd’hui on descend à -1122m sous terre dans le Gouffre Berger !! Depuis le temps qu’on en parle, qu’on se prépare, qu’on se fait des sorties entraînement, il est temps de montrer de quoi cette équipe de choc est capable !

Beaucoup d’échanges au club nous ont permis de préparer notre sortie : pas de pause bivouac, chacun son kit pour être autonome sur son matériel, nous avancerons en groupe et nous nous attendrons à la sortie du gouffre pour la marche retour. Nous décidons également de ne pas prendre de néoprène même si notre objectif est de mettre la tête dans le siphon afin de ne pas nous alourdir. Cela nous imposera cependant de ne plus nous arrêter à partir du moment où nous serons mouillés. Nous avions adopté cette technique (Luc, Mathéo et Isa) au Trou souffleur (Vaucluse) et cela avait bien fonctionné.

Le rendez-vous est donné vendredi 29 juillet à 18h pour le briefing au camp. Mathéo, Axel et Isa arrivent plus tôt dans l’après-midi pour aller tester les glaces locales. Kevin, Luc, Julie arrivent avec nos coéquipiers qui visent le -600 (voir l’autre CR), pile poil pour 18h. Johanna arrive également à la même heure. Elle sort tout juste d’un trou avec des clients. Le briefing est très bref. Bonnes conditions météo, le fond est possible. Quelques infos sur l’accès à la Molière, sur les différents obstacles sous terre, ainsi que sur le ramassage des déchets. Nous nous inscrivons pour un départ le lendemain matin à 7h00 depuis le camp. Nous décidons de ne pas nous lever trop tôt afin de profiter d’un maximum de repos. Dans tous les cas, la nuit suivante sera courte, alors autant optimiser celle de la veille ! Nous serons en théorie la dernière équipe à partir pour le fond. Soirée au camp pour la majorité de l’équipe et baignade pour Johanna et Isa.

Lever à 6h et rendez-vous à 7h20 sur la route. La route jusqu’à la Molière se déroule sans encombre. Nous nous mettons rapidement en route, tous chargés comme des poneys. Johanna se rajoute un petit défi en oubliant son kit et en prenant un Sherpa à la place. Trop facile le méandre sinon… Isa oublie son casque et se fait un p’tit jogging matinal pour retourner le chercher. La marche d’approche mérite vraiment d’être repérée en amont. On bifurque trop tôt, on se promène dans les lapiaz. Finalement, comme à son habitude, Axel retrouve le chemin en galopant partout entre les arbres. On arrive au bord du gouffre. Une équipe pour le -600 est en train de descendre tandis que nous nous préparons. Une photo de nos beaux visages encore frais et c’est parti ! Il est 9h15.

L’entrée
Puits du Cairn

Les puits s’enchainent. C’est équipé en double. C’est rapide et efficace ! Nous arrivons 1h plus tard à -250, dans la grande galerie. Le temps de les rejoindre, les garçons se sont déjà agités dans tous les sens pour récupérer des déchets. On largue des bouteilles pour la remontée et on continue à descendre. Galerie Petz, lac Cadoux (ou lac « gadoue » comme nous a dit Audrey étant donné la sécheresse en bas…), Grand éboulis et on arrive au niveau de la salle des 13. C’est magnifique et on en prend plein la vue ! On fait un peu les touristes : photos, éclairages…

La Salle des 13, un peu sèche

On reprend le rythme et on arrive au Vestiaire. C’est la première fois que l’on s’arrête tous en même temps pour manger un petit bout. Julie a ramené l’apéro avec son Perrier, c’est vraiment la grand classe. Johanna en profite pour arroser une vasque avec sons et lumières et nous notons tous d’attendre d’aller un peu plus loin avant de remplir nos bouteilles. On largue des kits, du change et du ravitaillement.

Dans les Couffinades, c’est grandiose ! Stalagmites, stalactites, longues fistuleuses, eau claire… On prend le temps d’observer et de profiter. Vient le temps des cascades et rappels guidés qui sont déjà splendides malgré le manque d’eau. On rêve d’y revenir à une période légèrement plus humide. Nous avons notre premier vrai temps d’attente au niveau du puits de l’ouragan. Une équipe devant traine (vraiment beaucoup) à descendre et une équipe au sol s’impatiente et commence à monter (priorité à la remontée il paraît !). C’est le bazar et on finit par se monter dessus et s’enjamber dans la bonne humeur (ça y’est, j’ai rencontré un spéléo pas sympa. Spécimen très rare !). Il me demande de « m’activer le cul » alors je prends le temps de m’arrêter prendre en photo Julie au-dessus de moi. La photo rend rien mais sa tronche à lui… whah !

Nous arrivons au pied du puits de l’Ouragan autour de 18h20. On décide de filer rapidement au siphon en larguant encore quelques affaires. Balade dans la rivière, c’est intense tellement c’est froid ! Un passage nous pose un peu souci, nous les filles avec nos courtes jambes. L’opposition est plus compliquée et nous sommes déjà un peu plus mouillées. Julie a apparemment trop chaud et fait déjà un plouf dans l’eau. On arrive à un passage où il faut désormais nager pour aller au bout. On ne va quand même pas s’arrêter là !! On crie (en fait surtout moi… Mathéo me dit qu’il a peur) comme des animaux dans l’eau gelée et c’est parti. Arrivés au siphon c’est gagné ! -1122m. On est heureux !! Une photo du siphon où on voit pas le siphon et c’est reparti dans l’autre sens. Maintenant, il s’agit de ne plus s’arrêter. On repart direction le puits de l’ouragan et on ne s’attend pas. Chacun doit garder son rythme pour se réchauffer. Le froid est vraiment saisissant et on se sent s’engourdir seconde après seconde dans l’eau, c’est fou.

L’équipe au siphon !

Arrivés à la base du puits, il y a de l’attente. Axel et Luc sont bleus. On fait chauffer du café, du thé, du chocolat et un caillou qui passe de bras en bras. Mathéo fait des pompes, on fait des squats. Johanna nous fait danser (j’ai toujours pas compris la bachata mais c’était joli). On raconte de la merde, on crie, on rit. C’est bon ça va mieux ! La première partie de la remontée, jusqu’aux couffinades est un peu longue. Il y a une équipe devant nous et ça traine. On prend notre mal en patience. On prend une pause repas rapide au Vestiaire et c’est reparti. Finalement, personne se change, c’est trop d’énergie et c’est plus simple d’avancer en continu.

Il est autour de minuit lorsque nous arrivons à la base des puits. Attention à la remontée dans les grands éboulis, nous avons dû faire demi-tour à un endroit pour ne pas nous perdre. On dépasse encore une équipe et c’est parti pour la remontée. Hissage de kits poubelles pour Kevin et Johanna qui doivent s’amuser comme des enfants. On dépasse encore une équipe dans les puits. Quelle bande de fusées ! Attention également dans le méandre. Il est large, profond par endroit et les mains courantes sont très légères… ça glisse et avec la fatigue, ça ne rassure pas. Merci Cécile qui nous avait prévenus de ce passage.

Finalement, on ressort entre 2h et 3h. Le timing annoncé est parfaitement respecté, on peut être fière de nous ! Le ciel étoilé et l’odeur de la forêt nous accueillent après 18h passés sous terre. On l’a fait !! On se divise en deux pour la marche retour. Johanna, Julie et Isa sont pas encore assez fatiguées et font un (grand) détour pour rentrer. Arrivés autour de 5h30 à la voiture.

Le lendemain (pas sur qu’on puisse parler de lendemain – disons après quelques heures de sommeil), on se retrouve autour d’un magnifique pique-nique/baignade avant de tous se quitter. C’était dément.

TPST : 18h

A noter pour les prochaines années :

  • ce qui a marché :
    • L’idée de ne pas prendre de néoprène était vraiment bonne. Pour une équipe qui avance bien, c’est bien plus économique d’avancer en continu et ça évite d’avoir des kits trop lourds, de devoir se changer… à garder !
    • Le réchaud et le café/thé/n’importe quoi de chaud est vraiment indispensable.
    • Toutes les sorties entraînement de l’année : l’équipe est soudée, connaît les points forts et les limites de chacun. La communication est fluide, ça déroule et l’ambiance est au rendez-vous.
    • Le saucisson et le fromage, y’a vraiment rien de mieux sous terre.
    • Larguer régulièrement des affaires pour éviter d’être trop chargé tout le long. A préparer en amont.
  • ce qui n’a pas marché :
    • l’idée de Julien de repérer la marche d’approche et de retour était vraiment excellente. Nous ne l’avons pas fait parce que les glaces étaient plus intéressantes mais c’était pas très malin. Que chacun puisse s’orienter indépendamment limite les erreurs de groupe parce qu’on suit celui de devant.
    • Attention aussi à la baignade jusqu’au siphon. Ça l’a fait pour nous car nous n’avons pas eu d’imprévu et pas trop d’équipes dans le trou ce jour là . On a pu rester en mouvement à des moments clefs. C’est donc à réfléchir en fonction de ces paramètres et pas forcément toujours une bonne idée.
Taggé , , .Mettre en favori le Permaliens.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.