Escalade dans les calanques – 6 et 7-06-2015

Les personnages : Victor, Fabien, Axel, Pierre-François et Jac
Leur objectif : escalader des grandes voies au coeur des criques entre Marseille et La Ciotat.

Quel pied ! La météo avait promis un temps radieux, promesse tenue!

Impatients, nos aventuriers partent dès vendredi après-midi. Seul bémol, Florence, qui avait acheté la nourriture pour le WE, s’est bloquée le dos, excès de clim sans doute, et n’a pas pu être des leurs.

Dès 14h30, les voilà partis en direction de Ceyreste, camping 4* au-dessus de La Ciotat où Fabien a réservé 2 nuits en bungalow. Malgré les bouchons au périhélie de Marseille, Axel, Pierre-François et Jac se poseront au camping vers 19 h. Victor et Fabien les rejoindront 2 heures plus tard.
Début de stress en arrivant, la direction assistée de la 307 donne des signes de faiblesse. Pas top dans les ronds-points et la route des crêtes entre La Ciotat et Marseille. Et en démontant un cache dans le moteur, le connecteur d’un gicleur s’est inopinément débranché. La voiture est alors bridée à 30 km/h. Peut-être bon grimpeurs, mais coté
mécanique, y a de sérieux progrès à faire ! Bon, allez, le connecteur est rebranché, on verra le DA plus tard.

Samedi, sur décision collégiale, le quintet démarre par la calanque de Sormiou.
Merci le GPS, après la D559 qui les mène à l’entrée sud de Marseille, ils gagneront un temps précieux dans les ruelles labyrinthiques de cette ex-capitale de la culture (2013). Notamment la fameuse avenue Dauguibert, d’une largeur inférieure à 3 m par endroit, infranchissable par un poids-lourd. C’est pourtant bien marqué « Avenue » !

Et c'est parti pour l'équipe des Pantacourts !

Et c’est parti pour l’équipe des Pantacourts !

Parking de La Cayolle, ils s’y attendaient un peu, stop. A partir de 8 h, les gardes appliquent la règle, les véhicules n’iront pas plus loin. Il leur reste une heure de marche avant de caresser le sable chaud de la plage. Sur la route, des soupçons leur titillent l’esprit sur le droit de passage des véhicules. Serait-ce à la tête du client ? De nombreux véhicules passent et ont-ils réellement une autorisation ? Le village de Sormiou n’est pas très grand, et la densité de voitures parait plus importante que celle des habitants. Le seul restaurant de la plage, alimenté par groupe électrogène, car le village n’est pas fourni en électricité, doit certainement faciliter la levée de la barrière.

Bon, après tout, nous avons affaire à des sportifs ! Chargés comme des mules, baudriers, cordes, dégaines, glacière, et j’en passe, ils arrivent en sueur au col de Sormiou à 181 mètres d’altitude. Grandiose, le paysage contrasté entre ciel, mer et falaise. Ils aimeraient s’arrêter et contempler le paysage de longues minutes, mais ils ne sont pas là uniquement pour ça et la route est encore longue.

Au col, la vue pendant la marche d'approche

Au col, la vue pendant la marche d’approche

Il est plus de 10 heures quand enfin ils attaquent les éboulis ouest de la crique. Une grande voie de 4 longueurs est repérée, mais une escalade en couenne pour commencer est sûrement plus appropriée. Un couple de marseillais déjà sur place les guide sur le choix des premières voies qui ne figurent bizarrement pas sur le topo, et c’est parti.

Que du plaisir ! Ils sont à 20 m au-dessus du niveau de la mer et 80 m de falaises les attendaient. Température entre 25 et 30°C, à peine quelques cumulus dans le ciel, et ce sera comme ça tout le WE. Une petite brise à mi-hauteur de la falaise vient les rafraichir. Les voies en 5b et plus, un peu râpeuses, accrochent bien, les plus faciles sont évidemment un peu patinées mais c’est que du bonheur.

Sans les mains?

Sans les mains?

Ils prendront le temps de faire 4 voies en couenne, en tête pour les uns, en moulinette pour les autres, rapide casse-croute, petite sieste en hamac pour Fabien et Pierre-François, pour enfin attaquer la voie de 4 longueurs toujours ombreuse. Difficulté 5c+ maxi. Ils ne sont pas là pour se faire du mal, mais pour le plaisir. Au milieu de sa falaise, Fabien, le cuistot invétéré du groupe, se surprendra à se longer tranquillement pour faire ses cueillettes en sifflant. Thym par ci, romarin par là. Le tout dans la besace. Le plaisir n’est pas seulement dans la grimpe. Arrivés au sommet, le paysage est à couper le souffle. Un sentiment ineffable. A peine envie de redescendre. Ils surplombent toute la baie de Marseilleveyre. Face à l’Archipel de Riou, seules quelques mouettes sont venues les saluer. En bas, coté Sormiou, une bonne douzaine de bateaux à moteur ou à voiles ont jeté l’ancre. Quelques groupes de baigneuses ne se gênent pas pour transmettre par l’écho leurs éclats de rires.

Sieste hamac

Le rappel n’est pas nécessaire, il prendrait plus de temps, la descente est cependant tout-aussi délicate dans les éboulis. Mais un autre plaisir les attend ; piquer une tête dans les eaux turquoise de la calanque. Et même pour les frileux, c’est un délice. Le retour est un peu rabat-joie, 1 heure de marche pour rejoindre la voiture. Etrange sentiment, la pente qui les mène au col semble plus raide qu’à l’aller.

Le soir, barbecue au bungalow, ambiance facétieuse et une pensée pour Flo.

Le dimanche, calanque de Morgiou. La tentative pour franchir la barrière au parking des Baumettes sera vaine. Le gardien est intransigeant. Encore 1 heure de marche !

Pas facile de choisir la voie, car peu sont en-dessous du 6a. Ce sera versant ouest. Le repérage est plus aisé car le topo, cette fois, est plus clair que la veille. Ils attaquent directement une 4 longueurs. 2 groupes : Fabien avec Axel, et Pierre-François en flèche avec Victor et Jac.

Pierre-François, le meilleur grimpeur du trio, même s’il n’est pas entièrement à l’aise dans la gestion des cordes, fera tout en tête. Jac veille et tente de rasséréner Victor car il n’apparait pas complètement décontracté. C’est sa
première grande voie. La veille, à Sormiou, il a préféré décliner la grande voie au dernier moment pour redescendre tranquillement à la plage. Les 4 longueurs sont avalées en moins de 2 heures. Une magnifique cheminée attendait le trio à la troisième longueur. La roche n’est pas patinée et peu agressive. Les relais sont confortables. Le sommet, une grande plate-forme en forme de dôme, offre lui aussi un paysage somptueux sur toute la calanque et ses environs. Du col de Morgiou, ce goulot d’étranglement qui sépare la civilisation marseillaise à la nature rocailleuse de la
calanque, jusqu’au cap du Devenson à l’est et l’île de Riou au sud-ouest.

Le cadre est vraiment chouette !

Le cadre est vraiment chouette !

Cette fois, il faut redescendre en rappel. Un autre baptême pour Victor. Pendant la préparation du rappel, un étrange dingue-lingue se fait entendre du coté de leurs camarades. Pour Fabien, c’est le drame. Après avoir mitraillé les paysages avec son iPhone, l’appareil s’est échappé de sa poche. Quelques rebonds cocasses sur la falaise, toute sa vie et deux jours de photos vont s’échouer 40 m plus bas. Axel le voit passer à moins de 10 m de son bras gauche, impuissant. Vite Axel, penses à Star Wars … la Force ! Trop tard. Pendant ce temps, Fabien pleure.

Axel arrive le premier en bas, incroyable mais vrai, il retrouvera l’appareil intact.
– Tu l’as trouvé ? lui demande son propriétaire
– Oui, il est comme neuf, affabule Axel
– Quoi ? Il a redémarré ? lui rétorque Fabien
– Oui, j’te dis, il est comme neuf
Un monticule d’épineux a amorti la chute. Oui, on a pensé la même chose que vous … !

Calanque

La journée se finira par un pique-nique au bord de l’eau et la baignade pour Axel et Fabien au milieu des récifs à 2 pas de la falaise.

Merci à Fabien, notre organisateur, et à l’année prochaine.

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