Participants : Axel, Chloé, Maël, Milèna
CR de Milèna
Ce samedi de novembre, nous sommes quatre motivés pour une aventure souterraine dans le Vercors. A l’initiative de la sortie, Maël souhaite s’entraîner à équiper dans la grotte d’Envernibard. Nous nous retrouvons donc au club de bonne heure pour la préparation des affaires. Quand tout est prêt, nous filons vers le village de Méaudre à bord de la Chloé-mobile. Nous profitons d’une escale à Méaudre pour visiter la boulangerie et l’épicerie du coin. Quoi de mieux qu’une quinzaine de viennoiseries et un saucisson fumé pour affronter le froid ?
Pour accéder à la cavité, il faut dépasser le Refuge des Narces pour se garer environ 2 km plus loin, au niveau d’un carrefour entre la route et le chemin forestier (coordonnées 45.106280, 5.504034). C’est à cet endroit que nous enfilons nos combinaisons et autres équipements de spéléologues intrépides. De peur de s’ennuyer, Chloé et Maël optent pour des tenues vestimentaires originales : respectivement une combinaison XS ultra moulante et une combinaison mouillée et puante. Cela dit, ces accoutrements ne les empêcheront pas d’être rapides et efficaces sous terre !
Nous descendons quelques minutes sur le chemin forestier jusqu’à croiser une souche surplombée d’un petit cairn. Ensuite, nous bifurquons à gauche au niveau de la souche et trouvons un passage dans la pente escarpée pour descendre au pied d’un banc rocheux. De là, nous longeons la paroi rocheuse vers la droite, jusqu’à deux trous dans la roche, côte à côte. L’aventure commence en empruntant celui de gauche !
Nous rentrons sous terre vers 11h15. Maël est en tête pour équiper et Axel ferme la marche. Au milieu, Chloé et moi bénéficions de nombreuses explications concernant l’équipement de la part de Maël et d’Axel : c’est l’avantage d’une sortie en petit comité ! Dès l’entrée, on a un avant-goût de ce qui nous attend : des étroitures et un terrain glissant avec pas mal de boue. Nous pensions être seuls, mais c’est sans compter sur une petite chauve-souris, et surtout, sur les très nombreuses arachnides. Axel nous apprend que ce ne sont pas des araignées, mais des opilions, petites créatures ayant un corps en une seule partie. En tout cas, elles apprécient l’escalade d’humains, pour le plus grand plaisir de Chloé…
Rapidement, des passages de désescalade nécessitent des précautions. Frais comme des gardons, nous les franchissons sans équipement. Un peu plus loin, les premiers puits s’enchaînent : P6 et P10. Alors que Maël s’applique pour équiper, nous en profitons aussi pour observer les draperies et autres concrétions qui nous entourent. Sur les parois, on peut observer une couche de glaise blanchâtre que nous supposons être du mondmilch.
Après ça, nous crapahutons un petit moment, entre toboggans et salles spacieuses. Nous passons par une très jolie salle avec draperie et une mini-cascade plongeant dans un gour. La cavité est assez humide ce jour-là. Nous suivons un petit filet d’eau qui coule, et avons le bonheur d’y faire trempette à plat ventre à l’occasion d’une étroiture. On se demande bien pourquoi ce passage s’appelle Desob SM ! Autant vous dire que Chloé et moi regretterons les genouillères. Heureusement pour nos articulations, nous débouchons rapidement dans une grande salle encombrée de blocs de roches, agrémentée de gours, et donnant sur des impasses.
Le parcours continue avec des passages étroits menant au Puits du plongeoir. Attention à bien regarder autour de soi pendant la descente pour se repérer et ne rien rater. Myopes comme des taupes, nous ne trouvons pas tout de suite l’accès au puits. Ce n’est pourtant pas si compliqué : il faut ramper sur une jolie interstrate à mi-hauteur.
Sous nos encouragements, Maël équipe ensuite l’acrobatique Puits du plongeoir (P15). Une fois le puits franchi, il lui reste un peu de travail pour équiper une main courante jusqu’au Puits du D100deur (P10). Axel se transforme en indien sous son poncho de survie et nous faisons des percussions corporelles pour nous réchauffer les mains. Pendant ce temps, notre responsable équipement s’en tire très bien malgré les difficultés. Les points ne sont pas évidents à trouver, voire difficilement utilisables. Arrivés au niveau du Puits du D100deur, ils sont sur notre gauche, assez hauts au-dessus du vide : il vaut tout de même mieux être grand.
Passé le puits, le timing nous impose de stopper la progression. Nous croisons la jolie Piscine, puis nous remontons un peu dans l’amont Peloche pour la pause casse-croûte bien méritée. Place au saucisson fumé et son odeur envoûtante !
En remontant Chloé déséquipe sous l’œil attentif de Maël. Elle a l’habitude d’arpenter les cavités du Vercors et semble dans son élément ! Pendant ce temps, Axel et moi partons en tête pour gagner du temps. Axel escalade ce qui s’apparente à une patinoire verticale sans aucune difficulté (est-ce un humain ou une forme humanoïde de salamandre ?), et ré-équipe ce passage pour nous. Pas fatigués, Chloé et Maël nous rejoignent rapidement. Pour finir en beauté la sortie, j’aurais aussi l’occasion de déséquiper un peu pour la première fois.
La remontée n’est pas de tout repos. Chloé se fait une mini-frayeur car elle manque d’appuis pour garder l’équilibre. Visiblement peu stable sur mes deux pieds ce jour-là, je fais deux glissades malencontreuses telle une loutre à plat ventre sur la roche. Évidemment, il vaut mieux assurer ses appuis dans ce toboggan géant. Autre conseil : garder de l’énergie pour les escalades et les étroitures juste avant la sortie. C’est vrai que les grands franchissent plus facilement ces passages aériens, mais c’est pour ça qu’on les emmène avec nous : ils peuvent toujours servir de marchepieds !
Nous ressortons vers 18h30 fourbus mais contents de notre sortie. La Chloé-mobile nous ramène à bon port avec une efficacité prodigieuse.
Merci aux trois taupes pour cette superbe journée 🙂 !
TPST : environ 7h15
CR de Milèna
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