Participants : Axel, Bérengère, Delphine, Ptite Flo, Ptit Nico, Yves, Luc
L’idée d’explorer le gouffre de la Cornelle de la Bauche est lancée par Bérengère et séduit rapidement une équipe qui se constitue malgré quelques craintes quant aux conditions fraiches et humides de la cavité ainsi qu’à la présence d’une étroiture sélective indiquée dans les informations récupérées sur cette grotte. L’équipe sera toutefois convaincue de l’intérêt que présente cette exploration à la vue des sandwichs préparés par Ptite Flo.
Le rendez-vous est fixé vers 7h au club pour s’assurer de rentrer tôt dans la cavité, une marche d’approche dans la neige étant envisagée. Une fois les équipements récupérés, nous nous mettons en route vers 8h en direction des Plans d’Hotonnes.
Nous arrivons sous un beau soleil et une température fraiche qui nous pousse à nous lancer rapidement sur le chemin qui mène à la piste de ski de fond que nous devons suivre en grande partie pour rejoindre l’entrée du gouffre. Le paysage enneigé est saisissant – nous quittons au bout de quelques centaines de mètres d’effort la piste forestière pour nous retrouver dans une grande prairie vallonnée dont ses limites sont bordées d’arbres à feuilles caduques parmi lesquels quelques résineux ont trouvé une place. En la remontant, nos pas s’enfoncent désormais de plus d’une trentaine de centimètres dans la poudreuse nous poussant à choisir avec précaution notre voie selon la topographie à vue et à marcher dans les pas du premier de file pour minimiser nos efforts. L’enjambée, accordage aussi permanent que nécessaire pour éviter la fausse note d’un orchestre. Nous arrivons à la lisière de la forêt et la parcourons quelques minutes avant de trouver l’entrée du gouffre vers 11h. Il nous aura fallu une heure pour rallier la cavité depuis le parking.
Sur place, nous découvrons une entrée de gouffre dans des conditions glaciales sans nous attendre à ce que l’on trouvera 5 mètres plus bas. Ptit Nico et Axel réfléchissent à la meilleure façon d’équiper l’entrée du gouffre et y descendent après avoir laissé un piège au reste de la troupe : une entrée sous les barbelés qui annonce une sortie à la précaution proportionnelle au niveau de fatigue. Le reste de l’équipe toujours en surface, un environnement glacial fait hésiter les équipeurs qui jugent la poursuite de l’exploration compromise. Le spectacle qu’offre la roche prisonnière d’une couche de glace épaisse de quelques centimètres par endroit invite la troupe à descendre le premier puit et à rejoindre les équipeurs pour y découvrir finalement une stalactite de glace d’un mètre trônant fièrement dans l’entrée menant au P10. Même si la perspective d’un restaurant à l’ambiance vint degrés plus chaude vient s’immiscer dans les pensées et pervertir quelques âmes, la décision est prise de continuer l’exploration jusqu’au P48.
La progression se fait lente, l’équipage n’est pas simple. Nous nous arrêtons rapidement après le P10 pour manger dans une petite salle dont le plafond bas nous permet naturellement de réchauffer légèrement la température. Après nos louanges à la cheffe cuisto, nous reprenons la descente avec tous en tête la succession de puits à venir.
Au fur et à mesure de notre progression, nous nous rendons compte de l’intérêt que présente cette cavité, pourtant délaissée. Après le P14, on progresse en hauteur laissant sous nos pas une faille nous obligeant à choisir nos prises avec précision et à continuer l’exploration en opposition sur quelques mètres. La fin de ce passage marque le début de la descente du P30 suivie de celle du P48, large et cylindrique.
Si la remontée du P30 opposera une résistance à la liberté de mouvement de certain(e)s, et on se souviendra de cette phrase de Bérengère « *Diantre*, je n’arrive même plus à écarter les cuisses ! », sa descente et celle du P48 se passent sans encombre et apportent avec elles une agréable sensation de légèreté et d’insignifiance de nos êtres face aux écoulements ainsi qu’aux lentes et puissantes forces géologiques humblement responsables de ces formations. Majestueuses structures invisibles à la grande majorité des voyants résidant quelques mètres plus haut.
Après une séance photo d’Axel ayant retrouvé le chemin vers le tout-puissant, la première équipe remonte la cavité laissant derrière elle celle responsable du déséquipement. Les mètres retrouvés vers la surface s’accompagnent d’un refroidissement de l’air. Nos doigts commencent à nous signaler qu’ils apprécieraient un retour rapide au chaud. Peine perdue, le spectacle à venir les fera taire – nous voici à la base du gouffre, ouvert sur le ciel parsemé d’étoiles éclairant la cavité d’une lumière blanche chargée d’histoire venant percer l’obscurité.
Sur le chemin du retour, certains marqueront l’arrêt à plusieurs reprises s’efforçant de poser les yeux sur tous les pixels du relief révélés par la pleine lune comme pour en graver l’image la plus fidèle. En mouvement, le scintillement des cristaux de neige éveillés par la lumière du satellite nous accompagnera jusqu’au parking où les voitures y ont été laissées.
TPST : 9h pour équipe 1 et 10h pour équipe 2
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