Stage Perf – Aven du Château (84) – 02-04-2016

Commune : Saint-Christol (Vaucluse)
Date : 2 avril 2016
Encadrant du stage perf CDS69 : Hélène Mathias
Participant : Bérengère

Pour ce dernier week-end du stage perf, les cadres ont fait le maximum pour respecter nos vœux. Pour ma part, je voulais une « petite » journée de spéléo où je pouvais conforter tous mes acquis dans la progression et pourquoi pas équiper un peu !
La cavité retenue (le Château) correspondait parfaitement à mes attentes avec enfilage de la combi au gîte et marche d’approche obligatoire dans le village de Saint-Christol d’au moins 20 mètres (en réalité 37m, mais on ne va pas chipoter ! ). On prend même le luxe de partir toutes équipées à 10h30 du mat’ : on sera sous terre rapidement, rien ne sert de courir !

La cavité est située sous une maison (anciennement boucherie, magasin libre service). L’accès à la cavité est protégé par une plaque en verre et l’éclairage de nuit par l’intermédiaire d’un projecteur met en valeur les lieux (accessoirement il génère de la végétation, ce qui donne du charme à ce puits d’entrée).
Le cadenas utilisé pour verrouiller la plaque et interdire l’accès au grand public ne fonctionne plus, au moins on ne restera pas enfermées dedans…

A ma grande surprise l’amarrage s’effectue sur une borne incendie, de la spéléo urbaine je vous dis !
Pour la petite histoire ce trou a été découvert en 1960 lors de travaux d’agrandissement de la maison. Le trou est délaissé pendant près de 15 ans et est utilisé pour le tout-à-l’égout. En 1974, les spéléo réinvestissent les lieux et c’est en 1995 qu’ils désobstruent le méandre à la lance à incendie !

L'entrée sous la plaque de verre !

L’entrée sous la plaque de verre !

On commence donc à s’aventurer dans le trou et déjà je ne trouve pas à quel endroit je vais pouvoir équiper. Finalement Hélène s’engage à son tour, « ah oui effectivement les spits sont bien plus bas ! », je n’avais pas osé descendre.
Hélène m’explique les longueurs de corde nécessaires pour faire mes nœuds et parfois me redonne des cours sur les nœuds quand le cerveau bugge.
Hélène m’explique également comment équiper sur un amarrage naturel : faire une tête d’alouette, puis décaler le nœud de la sangle ou de la dyneema afin qu’il ne soit pas en contact avec le mousqueton.
Enfin elle me montre comment rééquilibrer efficacement un double nœud de chaise pour régler la taille des oreilles et comment déplacer facilement un nœud doublé. Bien-sûr, pour ma sécurité, j’équipe la plupart du temps avec ma poignée longée. J’ai même dû faire une conversion car j’étais descendue trop bas, exercice parfait !

Visite de Doudou vers 12h30 qui, en nous voyant à proximité du puits d’entrée, nous chambre « vous êtes déjà sur la remontée ?! ». Le temps passe drôlement vite lorsque l’on équipe… Je remercie régulièrement Hélène pour sa patience.
Doudou finalement devra prendre son mal en patience (lui aussi…) pour nous rejoindre plus tard afin de manger ensemble.

Installation de 2 dyneema sur un amarrage naturel. Je retiens aussi l’idée selon laquelle il faut équiper les puits le plus haut possible, ce qui permet d’avoir un confort maximal à la remontée du puits. Je ne levais pas suffisamment les yeux !

Arrivées en bas du puits, à l’intersection entre les 2 réseaux, Doudou nous rejoint. On mange ensemble et là il nous sort le grand jeu : le thermos de café, le sachet de sucre vanillé, des muffins. Qu’est-ce que cela aurait été s’il n’y avait pas eu de panne de gaz au gîte…
Doudou repart à la fin du repas mais là l’éclairage de Doudou ne fonctionne plus, Hélène lui prête son éclairage de secours afin qu’il puisse remonter le puits. Il nous laisse un petit kit avec une surprise dedans, qu’on ne pourra regarder qu’au retour.

Là à ce moment on a perdu pas mal de temps :
On a commencé à prendre la corde de 8 mètres mais celle-ci s’est avérée trop courte. Du coup, on a équipé avec la première corde de 70 mètres sur laquelle il restait pas mal de mètres, mais là le problème c’est qu’il y avait des frottements. On a fini par installer une déviation mais cela n’a pas été une mince affaire à cause de l’élasticité très importante de la corde.
Ensuite, on arrive sur le P27, je l’équipe et Hélène me propose de ne pas le descendre totalement, de voir si l’équipement aurait engendré ou non un frottement en laissant tomber la corde. Puis, je fais ma conversion et remonte le puits. Je commence le déséquipement avec les conseils d’Hélène.

On retrouve notre surprise : une bière et plusieurs pancakes fourrés à la confiture et un petit mot à notre attention : « bon goûter, Doudou ». C’était trop adorable !
Hélène commence à remonter le puits pendant que je termine mon déséquipement et prend mon goûter.
Pendant que je remonte, Hélène positionne le piège à insectes et me chante des « hisse et oh » d’encouragement avec des paroles modifiées que je ne comprenais pas toujours haha.
J’entends Maxime et Doudou à la surface qui nous attendent, Hélène les rejoint et je termine de déséquiper tranquillement.

Cette journée a été riche de beaucoup d’enseignements :
– comment se positionner au mieux lorsque l’on équipe afin d’être dans une position confortable
– essai et validation de la double pédale (me reste plus qu’à investir dans de la dyneema !)
– non, un spit, rien de sert de forcer : il faut choisir le bon !
– non un spit, ca ne tient pas toujours même avec un poids inférieur à 2 tonnes…
– équipement en pendule (James Bond en vrai)

Je suis pas peu fière car un nouveau record a été battu dans cette cavité : durée de la plus longue expédition, sans même parvenir à arriver au bout… mais un château 4 étoiles avec tout le confort nécessaire pour y séjourner en pension complète pendant de nombreuses heures.

Petit remerciement à Hélène pour le portage des 2 kits !

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