Stage mixte Perf/initiateur organisé par le CDS93 et le COSIF
Participants : Julien et Kévin et 2 autres stagiaires Initiateurs, 7 stagiaires Perf, 2 cadres Initiateurs et 3 cadres Perf
Rendez-vous nous (stagiaires Initiateurs) est donné les samedi soir à Foucherans, à quelques km de Montrond, pour une première soirée de présentation du stage et de ses participants ainsi que des prérogatives de l’initiateur fédéral. Nous ne prendrons nos quartiers réglementaires à Montrond que le dimanche, le gite du GCPM étant réservé pour une chouille le samedi soir.
Le dimanche, premier jour d’évaluation technique par des exercices à la falaise d’Amondans, chacun se prépare un kit avec 2 cordes de 15 et 30m, une quinzaine de mousquetons, et au moins 4 types de connecteurs différents (sangles, dyneemas, AS, plaquettes coudées ET vrillées, anneaux). Nous avons comme figures imposées, un raboutage de corde, l’installation d’une main courante et/ou d’une vire, d’une dev’ et d’un fractio. Chacun s’en tire tant bien que mal (plutôt mal d’ailleurs d’après nos examinateurs…), le stress n’aidant sans doute pas.
Nous retrouvons les stagiaires en perfectionnement au gite spéléo de Montrond et assistons au premier exposé, sur des rudiments de karstologie.
Après le très trop copieux repas du soir, nous préparons nos kits pour la deuxième journée d’évaluation technique, en cavité cette fois. Je suis affecté au gouffre Poulerot, avec Sébastien, qui sera mon binôme Initiateur pour le reste du stage, encadrés par Thomas (Stagiaire moniteur) et Jean-Marc (DE local). Un horrible détail nous chiffonne sur la fiche d’équipement, C60 pour P50+P10… on décide de prendre large : C90 (en comptant une main courante d’accès, 2 têtes de puits et quelques fractios, ça devrait le faire. Même punition pour la C61 du P60 suivant ! Une trousse à spit est aussi de la partie, il est indiqué, sur la topo, qu’un certain nombre d’entre eux devraient être posés pour parfaire l’équipement de la cavité.
La sortie se passe plutôt bien à des rares boulettes techniques près (et un bon tirage d’oreilles pour des plaquettes mal choisies en plafond), nous plantons 3 spits (un fractio et une dev’). Dans le petit P10, Jean-Marc se prend une caillasse sur la main (pourtant la tête de puits a été copieusement purgée), il ne laissera pas le temps de laisser ça refroidir et décide de remonter sans attendre. Le temps passant toujours plus vite que prévu, nous nous arrêtons à -100m, juste sur la tête de puits du dernier puits. La remontée se passe rapidement et nous retrouvons Jean-Marc au soleil, à l’entrée du trou.
Retour au gite et débrief. Malgré les quelques boulettes, tous les stagiaires initiateurs sont bons pour la suite du stage, on peut passer aux apprentissages.
Suite du programme, visite au Sentier Karstique de Mérey-sous-Montrond. Guidés par notre hôte, nous découvrons la zone, truffée de lapiaz, gouffres, dolines de dissolution dissymétrique (orientée par le soleil) ou d’effondrement, paléoméandres, …
Chaque groupe est ensuite chargé d’une courte étude sur une cavité du sentier, avec consigne de faire un minimum de topographie pour localiser les observations réalisées. Pendant que Julien et Yannick œuvrent sur un paléoméandre recoupé par une doline, je m’occupe avec Seb de la grotte Maëva, succession de trois salles jointes par 2 sections de méandre. Tout de suite, l’orientation des salles et des méandres m’attire l’œil, Seb, hydraulicien de son état est intéressé par les formes de dissolution présentes au plafond de la salle terminale. La topographie, nos connaissances et quelques petites recherches nous amènent à 2 hypothèses, les volumes de la cavité sont orientés selon les failles régionales et les diaclases associées à une contrainte locale, et les coupoles de dissolution pourraient être dues à des phénomènes de cavitation. Nous présentons le fruit de nos observations le soir.
La journée du mercredi sera vouée à l’encadrement. Exercices sur corde à la grande doline du sentier karstique (assurance depuis le haut en descente ou montée, installation d’un poulie-bloc sur corde tendue, tyrolienne et assurance, coupé de corde, …), l’après-midi, nous retournons en salle pour un cours un peu plus magistral sur la pédagogie.
Afin de préparer la journée d’évaluation pédagogique du vendredi, nous avons une journée dans la cavité retenue pour nous préparer. Je passe donc ma journée du jeudi dans la grotte des Faux Monnayeurs pour repérer tous les points intéressants à transmettre à des débutants (ou pas). Nous observons donc de nombreux indices géologiques (plis, stries de failles, fossiles de coraux, oursins, bivalves, …), biospéologiques (niphargus, papillons, moustiques, rhinolophes, …), courants d’air, traces de mise en charge, … Nous repérons aussi tous les obstacles sur lesquels nous pourrions avoir à installer des assurances ou des parades pour le franchissement. Nous sortons par le porche supérieur, qui donne accès à un beau rappel de 35m, une sacrée gageure si nous voulons faire passer notre groupe par là. La falaise et la vire sont en plein soleil, un passage à la résurgence du réseau quelques encablures plus bas nous permettra de nous rafraichir.
De retour au gite nous préparons notre séance pédagogique avec les contraintes fixées : groupe de 3 débutants entre 11 et 16 ans. Plus tard dans la soirée, nous apprenons que notre groupe témoin sera formé de 6 jeunes, et plus tard encore, que le groupe devra être sur le départ à 14h30 dernier carat. Nos capacités d’adaptation seront mises à rude épreuve… Vu les contraintes techniques et temporelles, nous décidons de ne pas proposer le rappel aux jeunes, risquant de les traumatiser, le tout au risque de ne pas être évalués sur un vrai obstacle technique. Dur choix, mais nous préférons privilégier les plaisir des enfants. Après le repas, Fabien, instructeur de son état et responsable du stage nous fera à tous (perf et initiateurs), une démonstration de décrochage, et de coupé de corde.
Le vendredi matin, retrouvailles avec Jean-Marc, qui sera le garant de la sécurité des jeunes. Habitué à pratiquer la cavité avec des groupes (en tant que DE), il nous informe que le passage par le rappel est faisable dans le timing proposé. Nouveau brainstorming pour caller tout le contenu de la sortie avec le rappel. Arrivés au parking, nouveau coup de trafalgar, ils ne seront plus 6, mais 3. Ouf, pour une fois, c’est dans le bon sens, ça nous conforte dans notre choix. Mais le groupe se fait attendre, il arrivera finalement à 10h au lieu de 9h30, le planning se sert de nouveau. De plus, une contrainte de plus vient se greffer aux autres, le plus jeune des enfants (9 ans) est blessé aux deux mains et sa hanche le fait souffrir juste au passage du baudrier, Joie !
La visite de la cavité avec ce groupe se passe très bien. Les jeunes sont intéressés et curieux, et trouvent même des niphargus dans une splendide marmite de géant, 2m avant que nous arrivions à la vasque dans laquelle nous comptions nous arrêter pour en chercher ! La Batbox prêtée par un cadre fait merveille sur le seul rhinolophe observé, on entend très bien les cris stridents du sonar de la bestiole pendue au plafond.
Arrivés au porche supérieur, repas bien mérité, les jeunes ont faim, et un commence à avoir froid après une chute dans une vasque. Le soleil est bien apprécié au début. Le temps que j’équipe la vire et le rappel, Seb forme nos vaillants débutants à la manipulation des longes et du descendeur. Le plus âgé des trois, arrivé au sommet de la descente n’ose pas se lancer. Je n’ai pas le cœur à le forcer et ça dure. Jean-Marc devra prendre le lead et le mouliner depuis le haut. Le second descendra tout seul, lentement mais surement. Quant au petit dernier, blessé et apeuré, il n’atteindra pas la tête de puits. Il descendra donc par le chemin aller avec Seb, pendant que je déséquipe (après que Jean-Marc et Thomas soient descendus retrouver les jeunes).
Après un petit temps d’échange avec les jeunes, retour au parking et rangement du matériel. Les jeunes montent dans leur minibus à 14h27, planning tenu !
TPST : 2h
TPP (temps passé en paroi) : 1h30
Nous rentrons donc tôt au gite, en prenant le temps de passer acheter de la bière locale, pour fêter notre potentiel brevet d’initiateur.
Le petit débrief de fin de sortie ne nous sera pas déstressant, nous n’aurons la réponse que le lendemain matin. Qu’à cela ne tienne, nous e profiterons tout de même de la soirée avec tous les autres stagiaires.
Samedi matin, rangement du gite, nettoyage et décompte de tout le matériel, et débrief personnel final. Verdict, tous les stagiaires initiateurs sont diplômés !
Après un énième repas trop copieux, dans une ambiance particulièrement détendue, chacun repart dans ses contrées.
Un bon stage, dans une bonne ambiance (quoi qu’un poil trop potache parfois), à la fois studieuse et détendue. Des rencontres à conserver pour la suite des évènements. Une nouvelle vision de la spéléo s’ouvre à nous, l’initiation !
Toutes mes félicitations aux deux nouveaux initiateurs du SCV.
Le Président