Participants : Mael (SCV), Alban (Troglos), Baptistin (Les Taupes Grotteuses), Johann (SGCAF), Louis, Nadine, Youen (SGCAF)
Encadrants : Stéphane (Les Taupes Grotteuses), Johan [aka Yoyo] (FJS), Sevan (SGCAF)
CR de Maël
Ce week-end, je participe à un stage d’escalade souterraine organisé par Stéphane Emmer dans le Vercors Drômois. Le rendez-vous est donné le vendredi soir. Avec Alban, nous arrivons vers 20h15, pensant être les derniers. Et bien non ! les Grenoblois arriverons une bonne heure après. Au total, nous sommes 7 stagiaires pour 3 cadres. Malheureusement, Youen est bien malade et ne pourra pas participer aux sorties sur le terrain.
La météo est mauvaise le samedi, avec des températures ressenties sous les 5°C et une pluie qui ne cesse de s’abattre. Nous attaquons donc le samedi matin dans la grange du gîte. Yoyo nous fait une démonstration de grimpe le long d’une des poutres. Exit les étriers et la barre Raumer. Durant ce stage, nous allons mettre l’accent sur la technique du yoyo pour la progression. Il s’agit d’une cordelette de 5 ou 6mm (Beal 100% Dyneema, Petzl Pureline, …) sur lequel un mousqueton est fixé de chaque côté. La manœuvre est plutôt simple :
- Poser un nouveau point de progression (pulse, AF, goujon, …) avec une dégaine
- Clipper la corde d’assurance dans la dégaine
- Mousquetonner le côté libre du yoyo sur le nouveau point
- Prendre appui dans la boucle de fractionnement formé par le yoyo pour basculer le Croll
- Retirer le yoyo du point bas et installer le pantin dessus
- Monter et recommencer.
Nous discutons aussi du principe de niche, de comment poser un relai, de récupérer la corde, … Au besoin, une mini cordelette, que l’on nommera ficelou, peut y être abandonnée dans le but de remonter une corde pour la suite de l’exploration. Il s’agit alors de faire descendre ou monter la corde à la manière des élagueurs.
Avec ces informations en tête, nous préparons nos kits pour l’après-midi, puis partons déjeuner.
Le soleil fait toujours son timide. C’est dans le brouillard et chahutés par les bourrasques de vents que nous nous dirigeons dans la Glacière de Font d’Urle. Autant dire que nous ne trainons pas dehors et descendons directement nous mettre à l’abri. Chaque équipe décide de son terrain de jeu. Avec Johann, nous partons au fond et visons une cheminé de 1m50 de large située à côté d’une autre deux fois plus petite. Cette deuxième avait déjà été grimpée mais en passant par la cascade qui coule abondamment aujourd’hui. Nous espérons trouver une jonction entre les deux cheminées et sinon, faire la traversée en dessous. Mon coéquipier attaque la montée. Après un certain nombre d’acrobaties, il arrive dans la cheminée. Nous effectuons quelques repérages avec sa lampe mais les deux cheminées ne communiquent pas. Après discussion avec les cadres, nous abandonnons l’idée de traversée au plafond.
L’après-midi est déjà bien avancée, je me rabats sur une autre escalade plus courte et déjà réalisée quelques années auparavant afin de m’exercer. Voir Johann galérer plus tôt m’a permis d’anticiper les difficultés. J’arrive relativement rapidement en haut et descend au plus vite. Tout le monde nous attend. Nous fermons les sacs et le groupe retourne aux voitures. Le brouillard s’est levé mais il fait toujours aussi froid et humide. Les poêles du gites seront bien utiles pour tout faire sécher.
Pour le dimanche, nous réaliserons des escalades vierges relativement près d’entrées de trous de la région. Tout le monde espère pouvoir faire de la première. Nadine et Alban partent avec Yoyo dans Mouch’tiques. Louis et Baptistin sont accompagnés de Sevan dans la Glacière de Carry. Avec Johann et Steph, nous nous dirigeons vers le Scialet du Satyre.
Le temps de faire nos sac, laver le gîte puis de le fermer, la matinée est bien avancée. Heureusement, il fait enfin beau ! Nous arrivons devant le scialet peu après 11h. Johann équipe la descente. Nous repérons rapidement les cheminées puis je m’équipe. Nous nous fixons sur une escalade d’environ 13m. Pendant ce temps, Steph fabrique une petite cuisine et lance la soupe.
Le début la monté est simple, avec une roche de très bonne qualité. Chaque coup de marteau résonne clair. Arrivé vers la moitié, je pose la corde navette sur un relais temporaire basé sur des pulses et je descends. J’échange de place avec Johann pour qu’il continue l’escalade. La roche devient moins bonne, avec notamment une couche fossile calcaire. Il doit aussi attaquer la traversée. Il se retrouve alors dans l’axe des joints de state, formant de nombreuses écailles. Pendant ce temps, Steph fait un peu de desob de l’autre côté de l’étroiture. Il fait s’écrouler une trémie à coups de lancers de pierre. Après une première, puis une seconde tentative, Johann redescend. Je prends la suite pour essayer de terminer. Ma longe réglable me permet de sauter la roche fracturée en peu de points et de reprendre sur de la roche plus saine. J‘arrive à hauteur de la lucarne, dont le sol est une trémie. Une fois mes coéquipiers en sécurité dans leur niche, je rentre dedans. Il s’agit d’une autre diaclase, presque perpendiculaire aux joints de strates précédents. Elle fait environ 20-30cm de large et est bouchée par d’énormes blocs calcifiés. Ca ne donnera malheureusement rien.
J’installe un premier relai « du pauvre » afin de laisser le moins de matériel possible : deux plaquettes tuilées sur goujons à l’horizontal. Attention, les goujons peuvent être plus long que les pulses et il faut alors changer de mèche sur le perforateur. En discutant avec Steph, j’essaie de passer la corde directement dans les plaquettes. Elle n’est alors plus rappelable. Il monte analyser la situation avec moi et décide de reposer un nouveau goujon à la verticale d’un des autres plaquettes. Cette solution permet alors de rappeler la corde sans grande difficulté.
Lorsque tout le monde est en bas, nous rangeons rapidement le matériel pour ressortir. A sa demande, Johann s’occupe du déséquipement. Arrivés à la voiture, nous retirons rapidement la combinaison et rejoignons les autres à la rivière. 17h15, nous sommes dans les temps. Baptistin, Louis et Sevan sont déjà là. Leur escalade n’aura rien donné, avec un relais déjà présent au sommet. En attendant les autres, nous attaquons déjà le lavage du matos. Ils arriveront une bonne heure plus tard. Sous terre, ils n’auront eu le temps que de poser quelques points dans leur grimpe. Lavage du matos restant, débriefing de ce chouette stage, court mais intense, et il est plus que l’heure de rentrer.
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