Gouffre Berger, le Fond – 03-08-2024

Participants : Isa, Maël, Elise (ainsi que Miléna, Johanne, Max et Chloé, qui descendront aux Couffinades, voir autre CR à venir)
TPST : 15h30
CR d’Elise

Novembre 2023, un mercredi soir au club :
Isa : « Ça vous dit de faire le Berger ? »

Neuf mois plus tard, plusieurs sorties de préparation avec de l’imprévu, des conditions météo qui n’ont pas toujours été très favorables, des changements de plan de dernière minute, un passage au Souffleur pour se faire les dents, ça y est on y est.


Vendredi 2 août, 17h30 : arrivée au camp Berger

Premiers arrivés, Milena et Maël, a priori pas ralenti par le slalom entre les vaches sur la route de la montée. Puis Maxime, Chloé et Johanne qui ont fait : 1. le stop au McDo du midi, 2. le stop shopping à Croque Montagne (où Maxime a [encore !] copieusement vidé son compte en banque à cette occasion). Et enfin Isa et moi, un peu juste sur le timing en sortant de Malaterre.

18h : le briefing

On nous raconte la descente du lendemain, on nous explique les doutes sur la qualité de l’eau, on nous dit que c’est long, que c’est fatiguant et que c’est dur. On a hâte !

La bonne surprise c’est la faible fréquentation du lendemain : une équipe des troglo part avant nous pour le fond, deux équipes pour le -600… et c’est tout !

On se fixe un départ 8h au parking de la Molière, l’objectif est de partir tous ensemble : l’équipe qui vise le -600 et l’équipe qui vise le fond, et de passer un maximum de temps sous terre ensemble.

Après le briefing, préparation des kits, dégustation de pizzas à la poêle et ravioles au camp accompagnés d’une bière avec Isa, Johanne et Maël pendant que Max, Milena et Chloé vont au village pour profiter de l’ambiance et des foodtrucks du concours de pétanque.


Samedi 3 août, 6h : réveil

Après une nuit plus ou moins agitée, on se réveille pour un petit dej commun, départ à 7h30 pour le parking de la molière. On arrive à 8h, on s’équipe et c’est parti pour la marche d’approche.

Il fait frais et il y a un bon vent sur la crête. On se repère tous les croisements pour le retour et à 9h on arrive à l’entrée du trou. Deux autres spéléo, un guide (qu’on appellera Jean-Patrick Jmelaracle pour préserver son anonymat) et son client, sont arrivés en même temps que nous : « Nous le Berger, on va le faire en 12h ! ». On laisse du matos pour la sortie et de l’eau sous la bâche, on note notre heure d’entrée dans le carnet. A 9h40 on se lance, l’équipe du fond devant, l’équipe -600 derrière.

On va en fait rapidement scinder les équipes, on trace un peu plus pour l’objectif du fond. Passés les premiers puits d’entrée, on arrive au gros cairn à -85. S’ensuit une traversée de méandre assez profond, faut être bien concentré, on est contents que certaines parties soit équipées de main courante, surtout en prévision du retour. On adresse une prière à Johanne qui va sûrement insulter la terre entière en passant par là.

Après un nouvel enchaînement de puits on arrive dans la Grande Galerie et le lac Cadoux. Au pied de la cascade du Petit Général, on découvre un harnais de torse lourdement équipé exposé sur un rocher. Tout y est, pantin, clef de 13 et couteau. On décide de l’embarquer pour le ramener au groupe partit peu de temps avant nous. La salle des Treize est incroyable avec ses impressionnantes colonnes. Il y a beaucoup d’eau, les gours sont pleins, c’est magnifique. On arrive ensuite rapidement sur le Vestiaire, pause rapide pour avaler un bout de sandwich et nous voilà lancés dans les Couffinades.

Les Couffinades c’est vraiment saisissant. C’est magnifique, on en prend plein la vue. On est contents d’avoir les mains courantes pour rester hors de l’eau et se réchauffer avec l’effort car clairement on a perdu quelques degrés avec cette humidité. Maintenant qu’on a atteint la zone humide on aura de l’eau jusqu’en bas et le bruit qui va avec. S’enchaine ensuite la cascade Claudine puis le grand Canyon et ses multiples rappels guidés bien pénibles, mais je vous en parlerai plus amplement à la remontée. On arrive enfin sur le puits de l’Ouragan. On y croise la première équipe du jour, amorçant leur remonté après avoir pris leur bain au fond. En discutant, nous découvrons que le torse n’appartient pas à une équipe actuellement sous terre. Ils le remontent, après un aller-retour inutile du torse à -900 !

On atteint le fond du puits de l’Ouragan à 15h15. On descend encore voir l’affluent -1000 et on s’arrête au moment où il n’est plus possible d’avancer sans se tremper complètement.

Aucune attente dans le puits de l’ouragan donc on peut entamer notre remontée immédiatement. Le duo de spéléo qu’on avait croisé devant l’entrée repart en même temps que nous et nous suit dans la remontée. Jean-Patrick J. , le guide, est très bavard et ne semble pas comprendre le sens de mes réponses monosyllabiques, il lui faudra bien une heure pour saisir que j’ai peut-être envie de profiter du calme de la grotte finalement… Ils nous dépassent à l’occasion d’un bout de marche et resteront juste devant nous jusqu’à la sortie.

Arrivée au grand canyon, je coince ma poulie bloqueur dans un des guidés (la came s’est remise automatiquement et elle était évidemment dans le mauvais sens), je l’insulte copieusement le temps de m’en défaire… suffisamment pour me refroidir fort les doigts qui deviennent très gourds après. Et du coup ça ne loupe pas, au frac suivant je fais tomber ma poulie 10m plus bas dans la vasque d’arrivée de la cascade. Je remonte jusqu’en haut du puits, guidée par la longe sans poulie. On se dit que j’ai besoin d’une pause et Isa redescend chercher ma poulie pendant que je souffle un coup pour faire redescendre le stress et l’énervement. Heureusement, elle la retrouve rapidement et on se remet en route, je me réchauffe et je récupère mes doigts et mon sourire.

Le temps passe vite à la montée, on n’attend jamais en bas des cordes, il n’y a vraiment personne… a part Jean-Patrick J. qu’on entend jacasser régulièrement, pas si loin devant. On arrive au Vestiaire vers 20h, on commence à avoir froid dès qu’on s’arrête donc on reste plutôt dans un mode actif avec de courtes pauses, dont deux pour récupérer des déchets à remonter à la surface. On vide le kit d’Isa dans le mien, on remplit son kit d’un gros sac de déchet, Maël en bourre un autre dans son kit et on repart. La remontée de la grande galerie nous garde bien en mouvement mais on a hâte de retrouver les cordes pour se réchauffer vraiment. Arrivés à -230 il nous reste un premier enchaînement de puits puis le méandre et enfin les puits de sortie.

Dans le méandre comme prévu on est contents d’avoir les cordes, avec la fatigue on se dit qu’on pourrait aisément faire un faux pas et se retrouver bien coincés. On pense à Johanne et on se redit qu’elle a dû détester ce passage, ce qu’elle nous confirmera le lendemain ! On sort du méandre pour retomber sur le gros Cairn. Plus que 85m de remontée et on sera dehors. On voit apparaître de la terre, on sent une odeur d’herbe, je dis à Maël juste devant moi : « on doit être dans les derniers puits là » et il me répond « Je vois le ciel ». A 1h20 on est tous dehors. Jean Patrick et son client sont sortis juste avant nous, les troglo les ont précédés de peu. On se change, il fait doux, on voit les étoiles, on est contents d’être sortis ! On se lance dans la marche retour un peu au pas de charge (mes excuses aux jambes de Maël) pour arriver à la voiture un peu avant 3h. On dépose jette Maël chez les parents de Chloé où il rejoint le reste de la troupe et on se rend sur le camp Berger pour inscrire notre heure d’arrivée (3h20 au camp).


Dimanche 4 août, 7h30

Réveillées par le bruit du camp Berger qui sort de son sommeil, on se met en mouvement pour rejoindre toute la troupe chez Chloé pour un petit dej tous ensemble où on se raconte nos aventures. On retourne ensuite sur le camp pour peser les déchets remontés : 6,70Kg ! On gagne donc un minikit que l’équipe décide de me donner, Maël et Isa ayant déjà chacun le leur. Merci les copains ! Puis en route vers le canyon du jour pour se mettre au frais car il fait déjà bien chaud, la suite dans un autre CR donc !

Taggé , .Mettre en favori le Permaliens.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.