Participants SCV : Julien Mzd (Evac 6), Maël (Evac 4)
Réveil matinal pour Maël et moi-même qui nous donnons rendez-vous au départ de Lyon à 6h15. Sur invitation du CDS73, nous nous étions inscrits quelques semaines plus tôt pour un exercice secours dans la cavité de Fitoja par FE.
Nous arrivons vers 8h30, avec un petit retard, largement compensé par le temps d’organisation du secours par le PC. La répartition des équipes se fait dans la foulée, Maël sera dans l’équipe d’évacuation du fond tandis que moi, dans une démarche d’apprentissage des équipements à appliquer en secours spéléo, je pars avec l’équipe d’évacuation 6 qui sera en charge de l’équipement des puits d’entrée sous la chefferie de Yann Tual.
Maël part de son côté, tandis que mon équipe entrera vers 12h dans le trou. Afin de ne pas polluer les communications souterraines, son témoignage nous est parvenu par chauve-souris voyageuse et est accessible un peu plus bas. J’équiperai un balancier sous la supervision et les conseils avisés de Yann et de Steph, les spéléo-pompiers du coin. Bien qu’ayant quelques doutes sur l’installation d’un NRC, la manœuvre reviens vite en tête dès lors que les plaquettes sont bien en place. Il faudra cependant reprendre la tête d’installation du balancier pour rajouter une déviation largable afin d’éviter un frottement.
Les ateliers sont assez vite en place, il aura fallu environ une heure et demie pour tout installer, laissant ensuite place à l’attente du départ de la civière et de l’arrivée de celle-ci jusqu’à la zone des puits d’entrée. Ce temps aura été mis à profit pour papoter et faire quelques allers retours à l’entrée pour se réchauffer et passer un peu de temps avec le PCA, moments riches en apprentissage entre les communications PCA-PC, PCA-équipes sous terre, radioamateurs.
La civière poursuit son chemin et parvient à la zone des échelles, précédant notre section d’ateliers. Après concertation avec l’équipe EV6, je remonte en surface pour assurer le débrayage du dernier palan, perché sur un arbre qui nous sert de point d’amarrage. Un grand moment de vie, perché à 3 mètres du sol.
Témoignage de Maël :
« Pour ma part, je suis dans l’équipe 4. Je n’ai pas regardé ma montre mais j’estimerai notre entrée vers 10h15. Nous sommes 5 pour gérer le P41 et engager la civière dans l’étroiture de l’espoir. La reprise de charge pour cette étroiture est faite par l’équipe suivante. Un ressaut est situé à environ 6m du haut du puits. Nous avons donc posé une tête de mouflage en haut du P41, un autre à hauteur du ressaut et une déviation largable plus bas. Beaucoup de points sont déjà présents, mais la roche est de très mauvaise qualité, avec notamment de la calcite a moitié laiteux. Nous décidons donc d’ajouter quelques points supplémentaires. A la sortie de l’étroiture, le NRC possède 5 branche indépendantes.
Pour la grande verticale, le NRC est sur 3 branches dans des directions différentes. Une sur plaquette fixe, une reprise par deux AF et dyneema et la dernière sur un répartiteur semi-bloqué dans deux spits. La déviation est sécurisée par 4 points. Nous installons enfin une petite main-courante pour nous sécuriser pendant l’attente du haut ce ressaut.
Nous terminons rapidement l’installation, ce qui ne fait qu’augmenter le temps d’attente. Au moment où nous pensons faire un aller-retour dehors, on nous annonce le départ de la civière. Il faudra tout de même quelques heures avant que nous ne devions manipuler. Je fais la régulation en haut du ressaut. Les phases aériennes se passent sans encombre.
Il n’en est pas de même pour l’insertion dans l’étroiture. Nous basculons la civière sur la tranche avec le bras plâtré de gauche vers le haut. C’est un premier échec à cause d’un bombé. Martin passe sous la civière et nous réessayons. Deuxième échec, la corde de reprise de charge vient replaquer la tête de la victime contre la roche. Tant pis pour le bras ! Nous basculons la civière dans l’autre sens et cette fois-ci c’est la bonne. J’accompagne dans l’étroiture pour maintenir la civière à peu près droite. J’applaudis le courage de la victime, qui n’aura pas réagi malgré les manipulations ou la paroi très proche.
L’équipe 5 monte la civière en haut du P5 puis essaye de l’engager dans l’étroiture suivante, dans les échelles. Le CT et les ASV derrière déconseillent fortement de forcer et il est décidé de revenir au plan d’origine : débreller. Mais tant qu’à y être, autant le faire dans les airs et basculer directement la victime sur ses bloqueurs.
Une fois la manipulation terminée, je retourne auprès de mon équipe. Nous démontons nos ateliers. Le temps d’attraper quelques kits qui affluent du fond et nous attaquons la remontée. Je ressors peu après 18h. »
La civière et sa victime sortent à 17h57, à 3 minutes de l’objectif fixé. Le temps que les dernières équipes remontent, les aller-retours en navette s’enchaînent afin de commencer à ranger le matériel. Le débrief est réalisé à 19h45, dans l’ensemble les opérations ont été très bien menées et tout le monde est satisfait. Retour à Lyon à 22h30 pour Maël et moi-même.
Un immense merci pour l’accueil du CDS73 sur cet exercice !
Julien & Maël