Aujourd’hui, une petite équipe pour s’entrainer à l’équipement :
Dans le rôle des victimes : Théo, Quentin et Pierre
Dans le rôle du tyran : Ptit Nico (moi)
Le lieu de torture idéal n’a pas été aisé à définir. En effet, la nature des sévices envisagés, nécessite la présence d’eau claire et froide en quantité raisonnable, ainsi qu’un terrain en pente avec de nombreux paliers. Après un printemps et un début d’été particulièrement humides, le soleil a fini par s’imposer, tarissant petit à petit les sources d’eau. Mon choix, s’est finalement tourné vers le Reposoir : un magnifique coin isolé au milieu des Bauges, déserté de tout réseau de télécommunication afin d’empêcher tout appel au secours. On y trouve une eau fraiche et claire (du moins avant notre passage) dont le débit permet une progression très aisée sans toutefois souffrir de la chaleur écrasante environnante.
Chacun leur tour, Quentin et Théo équipent les cascades en subissant une avalanche de questions déstabilisantes (Tu vois quoi ? Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu fais comme ça ? Comment tu descendra en dernier ? Est-ce que ça frotte ?) et de remarques désobligeantes (Comme ça, ça serait plus confort. Là, tu peux aussi faire comme ça, ou comme ça, ou comme ça. Tu n’oublie pas de débrayer. Là, ce serait mieux de faire comme ça, La virolle n’est pas fermée …). L’objectif étant, bien sûr, de les faire réfléchir (la pire des tortures) à comment équiper le mieux possible en fonction de la configuration.
Après de nombreuses injonctions de ma part pour que Pierre équipe, il finira par équiper la descente dans le premier passage souterrain.
Quentin et Théo équiperont la suite pendant que Pierre, aidé de ceux qui n’équipent pas, se charge de détruire méthodiquement le maximum de barrages sur la dernière partie du parcours. Son plus grand succès sera de faire descendre le niveau d’eau de la vasque au pieds de la C25 d’une bonne dizaine de centimètres augmentant ainsi de manière significative le débit en aval.
Les étapes de l’équipement en canyon (l’ordre est important) :
- Analyser l’obstacle avant d’arriver dessus :
- – Localiser les amarrages
- – Approcher en sécurité
- – Prévoir l’approche de ses camarades en sécurité
- Installer une main courante si besoin
- – Vérifier l’état des amarrages
- – Progresser en sécurité jusqu’au relais
- Se sécuriser au relais
- – Vérifier l’état des points, du système de reliage des points, de l’anneau ou du maillon, de l’amarrage naturel
- – Relier les points si nécessaire
- – Installer un mousqueton primaire
- – Se longer
- – Installer la main courantes au relais si besoin en utilisant un mousqueton dédié
- Analyser l’obstacle une fois dessus :
- – Anticiper la descente de ses camardes
- °°° Niveau d’eau dans la cascade
- °°° Frottements
- °°° Etat du bas de la cascade (vasque, mouvements d’eau, relais, embâcles, …)
- – Anticiper la descente du dernier et le rappel de la corde
- °°° Mêmes observations que pour le point précédent
- °°° Risque de coincement de la corde
- – Anticiper la descente de ses camardes
- Décider d’une stratégie de franchissement de l’obstacle
- – Type d’équipement pour la descente de ses camarades
- – Ordre de passage
- – Technique à utiliser pour la descente du dernier et le rappel de la corde
- – Communication avec ses camarades pour qu’ils sachent quoi faire une fois en bas
- Equiper l’obstacle pour son franchissement
- – Penser à passer la corde dans l’anneau ou les broches
- – Prendre en compte les spécificités de la descente du dernier pour éviter de devoir tout rééquiper uniquement pour le dernier
- – Préparer un maximum pour la descente du dernier
- Gérer la descente de ses camarades
- – Leur expliquer la descente : ce qu’on a vu, ce qu’on pense, ce qu’on attend d’eux pour leur descente et celle du dernier
- – Gérer leur descente : débrayer si besoin, être attentif à au bon déroulement de la descente
- Gérer la descente en dernier
- – Récupérer la main courante si besoin
- – Préparer sa descente en fonction de la technique choisie
- – S’installer sur la corde de descente
- – Récupérer tout ce qui reste sur le relais
- – Descendre en demandant aux camarades en bas de débrayer si besoin
- Gérer le rappel de la corde
Je vous avais dit que c’était de la torture
Temps passé sous la torture : 5h30
PS : Aucun être humain n’a subit de sévices physiques ou mentaux non consentis pendant cette expédition
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