Cette fois‑ci, je serai le seul du club à participer au barnum. L’exercice débute à 6 h du matin. Les différents sauveteurs sont répartis sur différents créneaux. N’ayant pas reçu le mien, je m’organise pour être sur place dès le début. Je fais alors la route le vendredi. J’arriverai peu avant minuit et m’installerai à la belle étoile sur un des parkings.
Le réveil est bien matinal, mais au moins, je pourrai prendre mon petit‑déjeuner en attendant les ordres de mission. Sur place, je retrouve plusieurs sauveteurs que je connais déjà, notamment Léa, pour qui c’est son premier barnum. Nous étions coéquipiers lors du stage initiateur de spéléologie à Montrond‑le‑Château. De nombreux sauveteurs étaient présents lors du secours au Guiers Mort, seulement quelques semaines plus tôt. Les différentes équipes sont constituées et partent au fur et à mesure. Il est déjà 8 h, et la deuxième vague de sauveteurs commence à arriver. Un groupe est formé avec les derniers spéléologues de la première vague. Nous serons quatre, dont Léa. Thomas sera notre chef d’équipe. Nous préparons rapidement notre matériel, embarquons dans un véhicule de pompiers et prenons la direction du parking du Col du Coq.
C’est parti pour la marche d’approche sous le soleil généreux. Entre les nombreux sauveteurs qui se changent, le suivi des opérateurs arrivés ou rentrant dans la cavité, et le PA en communication directe avec le PC, l’entrée du Trou du Glaz est animée.
Nous rentrons sous terre vers 11 h. L’objectif pour notre équipe est peu après le puits de l’Ogive. Il faut faire passer la civière au-dessus d’une fosse. Pour cela, on installe une tyrolienne descendante. La ligne guide est faite de spits Rainox, plus durables que les autoforeuses. En revanche, le frein de charge et les MC d’accès sont installés sur des pulses de 8 mm. L’ensemble est rapidement monté. Nous testons l’installation pour vérifier son bon fonctionnement. Vient alors la phase la plus longue : l’attente. Nous essayons de suivre les communications sur le poste filaire installé à notre hauteur. Nous entendons parler d’une seconde victime mais avons du mal à cerner sa position. Les rumeurs évoquent un enfant. On se demande s’il s’agit d’un sur‑accident prévu dans le scénario ou si un BE a réellement eu un problème. Ce sera bien un mineur, planifié par le scénario, en amont de nous.
Cette nouvelle civière étant bien avancée, le top départ de celle du fond est donné. Après quelques arrêts, elle arrive à notre niveau. Tout se passe comme prévu et elle franchit rapidement le puits borgne. Nous laissons les autres sauveteurs nous dépasser avant de finir de tout démonter. Nous donnerons aussi un coup de main pour démonter les cordes de progression, notamment autour des puits de l’Ogive. Nous finissons même par rattraper la civière et la dépassons. La victime découvre la lumière du jour peu avant 18 h 40.



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