Pas de photos dons beaucoup de texte, dsl
Axel, Mael, Oliv’
TPST : 10h30
Le RV de 8h glisse d’entrée de jeu vers 8h30 (rien que ça aurait dû déclarer Mael apte pour la rédaction de ce CR)… et on se retrouver 1 petite heure plus tard sur la place de ce petit village perdu d’Angrières. Agréables ces grandes tables en profitant de ce beau soleil, malgré une température bien proche de 0°C, pour s’équiper. Remontée tranquille sur le chemin blanchâtre, puis bifurcation à droite après le tas de bois pour monter à travers bois et champ pour arriver après quelques minutes devant l’arbre sous lequel s’ouvre la grotte, protégée par une clôture barbelée et une grille posée au sol. Axel équipe le 1er puits (d’au moins 5m !), avec la seule corde à poser pour cette journée : tout le reste est en fixe pour éviter de perdre trop de temps lors des multiples sessions d’explo dans ce trou.
Et c’est parti pour ma première fois dans ce trou mythique, dont le nom évoque tout un tas de qualificatifs très disparates voire même parfois contradictoires ; je vais donc pouvoir me faire mon propre avis ! Petits puits et méandres bien tordus s’enchainent, dont celui du pénitencier (rapport à la date de décès de l’auteur de la chanson) qu’il a fallu 3 ans à dégager, et aussi l’aventure verticale (un truc rigolo à descendre – spoiler pour le retour – quasi droit et lisse où le ventre et le dos frottent). S’enchainent des contorsions improbables, des étroitures en jouant sur des pivotements d’épaules, des trous de souris en arrière sans voir l’arrivée… des rejouissances pour tous les gouts, m’enfin surtout pour des gars petits, fins et souples… et je ne parle même pas de ceux qui doivent s’y trimbaler un kit! Puis arrive l’actif, magnifique endroit assez étroit et sinueux, décoré d’une multitude de concretions de formes, tailles et couleurs assez variées ; tout n’a pas encore été protégé / agrandit et il faut faire super attention à notre progression pour ne pas heurter et casser ces merveilles de la nature. Même le fond de l’eau est joli avec des silex et grenades aux formes surprenantes. Notre position passe assez rapidement de debout puis à quatre pattes et fianlement à ramper : étrange sensation de sentir l’eau froide progressivement envahir mains, coudes, jambes, avec une apothéose dans le ventrygliss’ qui ne laisse pas trop de possibilité de sortir indemne de cette épreuve. Avant de tomber sur le puits à Rosé, on sort récupérer un réseau fossile, qui nous amène dans la salle à Roland : une immense cathédrale souterraine, aux parois vertigineuses, dont on ne voit pas le haut (plus de 100m ?!) ; c’est l’objectif de la sortie : faire de l’artif dans cette cheminée pour découvrir un réseau supérieur et idéalement une sortie qui permettrait de shunter les 2h+ de descente…
Axel m’amene plus haut au balcon où on a une super vue sur cette fameuse grande salle, et dans la galerie de métro qui débouche sur un cul de sac, bouché par une bonne couche de glaise (là ou je retournerai plus tard). Pause repas pour tous et inventaire de l’équipement pour les grimpeurs qui vont étrenner les Pulses
La gratouille (Oliv’)
Pendant ce temps, je m’en vais m’occuper essayer de déblayer ce surplus de terre qui bouche l’accès à quelque chose qu’on devine à travers les qq centimètres sous la voute. C’est parti pour plus de 2h de grattage avec pioche et grattoir, bras en avant dans cet espace bien réduit. Les vibrations du perforateur utilisé par les grimpeurs et les coups de marteau (à quelques encablures d’ici mais qu’on entend resonner) me rassurent que je ne suis pas seul ici, à 200m sous terre enfermé sous ce plafond oppressant. Je progresse doucement à sortir cette terre derrière et sur les côtés pour avoir un espace d’une trentaine de cm de haut et 50 de large pour glisser mon corps petit à petit. J’ai dû enlever casque (spoiler pour le soir) et baudrier pour faciliter mes mouvements. J’aperçois de mieux en mieux ce qu’il y a derrière : une petite salle type alcôve, mais sans en distinguer le volume ni si un autre réseau en part. Au-delà, le plafond s’abaisse à nouveau pour laisser un tunnel à nouveau bouché par cette glaise surprenamment horizontale, lisse et uniforme, comme si une boue plus liquide s’était étalée avant de sécher. Une excroissance du plafond m’empêche cependant de pouvoir passer et accéder à cette salle ; la fatigue des bras (et en ayant en tête qu’il va falloir garder un peu de forces pour remonter) ne me permets pas d’excaver les qq cms en hauteur qui manquent. N’ayant personne à proximité, je n’ose pas non plus forcer à me glisser au risque de rester coincé ! je rebrousse donc chemin, après avoir brillamment effectué mes 2 1er mètres de Première : aller là où aucun autre être vivant n’est passé avant, waouh !
Au camp, je profite d’avaler mon reste de repas, prospecte les environs (mais reste prudent pour éviter un accident – je vois mal une civière arriver jusqu’ici pour me remonter -) : à gauche je ne tente pas la désescalade qui mène au puits Sobre, le méandre serré et boueux au fond à droite ne m’inspire pas dans l’effort requis, et en face je m’aventure dans les éboulis rocheux sans être bien rassuré sur la stabilité et m’arrête à un gros bloc assez lisse. Je redescends tranquille me poser admirer les acrobates sur cette paroi, mais finis vite à tester un point chaud perso avec poncho et bougie de ma confection pendant quasiment 1h. Pas facile de se reposer dans cette position et cet endroit humide, mais on peut respirer la bougie un moment sans soucis 😉
La grimpe (Axel)
Arrivés dans la cave à Rolland, on grignote et on repère une ligne bien verticale où la roche à l’air propre (le goutte à goutte a dû être plus actif à une époque et a bien lavé la paroi).
On a descendu l’ancienne corde d’escalade de Pefe pour l’ascension. La corde navette (corde de spéléo) en revanche, qui était stockée dans la salle s’annonce en revanche assez courte, on sera vite limité en longueur (ou il faudrait retourner en prendre une soit avant la rivière, soit dans la salle marron, dans les 2 cas on perdrait plus d’une heure), on fera avec.
Pendant que Maël prépare le matériel, je vais montrer à Olivier la conduite forcée, et au retour on fait un détour pour le saluer depuis une galerie qui débouche en balcon à 5 m de haut dans la salle.
On s’interroge: peut-on commencer l’escalade d’ici ? Il faudrait tirer quelques mètres de main courante pour rejoindre une alcôve perchée en face, puis commencer l’ascension.
Je redescend voir Mael, et finalement l’ascension jusqu’à cette alcôve s’annonce aisée, j’effectue donc ces 5 premiers mètres d’escalade en libre, et vient me poser dans cette alcôve… fort boueuse.
Je hisse le matériel que Maël m’envoie, m’équipe et recouvre l’ensemble d’une belle couche de boue, les pulses tout neuf ne brillent déjà plus…
Le plafond de l’alcôve est ondulée, comme concrétionnée par le goutte à goutte, quand au mur les ondulations en forme de vagues sont en fait… en boue et les coups de marteau pour sonder m’asperge à chaque coup.
Ça commence sale, mais je vois à 3m de moi la ligne saine que l’on vise.
Je pose donc mes 2 premiers points de main courante, teste les pulses: ça tient, la main courante peut débuter ; j’ai des arrêtes saillantes au niveau des pieds, je ne serais pas plein vide.
Je perce un AF un peu plus loin, pose la dynema, et merci la longe réglable pour s’en rapprocher ; puis le pulse suivant me permet de rejoindre la ligne d’escalade repérée depuis le bas.
Le tirage se fait déjà bien sentir à cause de la main courante: j’ai 4 points, je retourne enlever le 1er, puis rebelotte au point suivant.
Reste maintenant l’AF et 2 pulses, tirage réduit, je peux attaquer la montée.
La roche est saine: sondage, perçage, puls-age, mise en place du yoyo, on monte au point suivant et on recommence.
Je fais 4m comme ça, puis repère un passage un peu en goulotte plus haut dans laquelle je pourrais tenir. Je pars donc en escalade en libre pour 4 mètres suivants, me pose dans la goulotte, et c’est reparti pour les pulses.
Encore 4m comme ça et j’arrive au bout de mes 10 pulses, j’aperçois un balcon quelques mètres au-dessus de moi, avec une ombre ( simple renfoncement ou départ de galerie?). Le plafond, lui, reste hors de vue…
Pour redescendre, la corde navette est … trop courte, je redescend donc sur la corde d’escalade ; Maël devra donc faire l’ascension sur cette corde plus élastique.
La grimpe (Mael)
Je donne un coups de propre au matériel immonde qu’Axel me laisse. Je remonte en auto moulinette et laisse la corde navette en bas. La roche est seine et permet de rapidement trouver des points sains pour poser les pulses. Je me hisse sur le balcon. Ce n’est pas bien large mais permet de retrouver des pieds. De nombreux cailloux y sont suspendu et j’en purge une partie. Je remarque à gauche une grande lucarne, a moins que ce ne soit qu’un simple arche, à la verticale de celle du bas où Axel avait démarré.
Je continue de monter et arrive au bout de mes pulses. Axel me mouline afin de récupéré les pulses du bas. Vu l’heure, je décide de poser une relai sur goujon juste au-dessus de la margelle. Ca pourra nous être utile comme relai qu’à moitié suspendu pour la suite de l’escalade. Je dois tout de même récupérer les 3 pulses au-dessus et part donc sur de la désescalade en inversant les mouvements du yoyo. Arrivé au relais, je me sécurise avec mes deux longes afin de me désencordé et d’installer la corde d’escalade en fixe. Ça fera l’affaire jusqu’à la prochaine session. Avec l’humidité ambiante, la poussière et la vapeur, je n’arrive pas encore à apercevoir le plafond.
Arrivé en bas, mes deux compères sont repartis voir le chantier d’Olivier.
La fin (tous)
Pendant que Mael ferme les kits et nous rejoint, on en profite pour gratter le fond qui est de moins en moins accessible. Malgré le gros travail déjà accompli, aucun de nous 2 ne réussit à passer. Mael, en hero des temps modernes, à peine arrivé, enlève son baudrier et nous laisse bouche bée en se faufilant telle une anguille sans squellette dans l’étroiture pour enfin passer: “On arrive dans le plafond d’une coupole de décantation. Un premier ange à 90° à droite, puis un deuxième à gauche. La glaise arrive à seulement quelques centimètres du plafond. Aucun courant d’air de perçu.”
L’heure tourne et nous décidons de stopper notre explo pour respecter l’heure de retour et il nous a fallu tout de même plus de 3h pour faire le chemin inverse… suffisamment pour imprimer que ce qui semblait difficile à l’aller passait pour rigolade au retour. La fatigue aidant, on est déjà moins à l’aise à passer les portions tordues, mais ce n’est sans compter les sorties de puits acrobatiques, le manque flagrant de prises pour se lancer dans l’Aventure verticale, une marche inexistante pour monter dans un boyau (pê suis-je trop petit… merci Axel pour le tibia-marche-pied), des jetés à plat ventre comme un phoque pour certaines jonctions, et ce p… de mini-kit (et encore ce n’était pas un gros comme eux) que je ne savais jamais comment positionner J’ai trouvé cela bien long et éprouvant, et jamais été aussi content de me retrouver dehors en pleine nuit par un temps glacial !
Changement rapide mais avec le temps de bien se geler les doigts avant de pouvoir repartir au sec. Pas eu le courage de nettoyer le soir même (NDLR : on a bien fait, car vu l’état du matériel, le nettoyage a été longuet le mercredi suivant ! Pour info, j’ai quand trouvé 1cm2 de bleu, au milieu du marron uniforme, dans la pliure du genou de ma combi), on a juste posé les affaires au club et retour à domicile à 23h avec douche obligatoire, ne serait-ce que pour se de-teindre les cheveux !
Petit retour après 1 semaine : bien qu’éreintante à mon gout (surement une question d’habitude; donc aussi un bon entrainement) une sortie quand même sympa mais pas forcément à refaire régulièrement.. même si on a envie d’aller voir ce qu’il peut bien y avoir à découvrir plus loin !
Oliv’