Participants :
Faudrait refaire le décompte
Samedi dernier 26 novembre, le Spéléo Club de Villeurbanne convie ses adhérents à une visite de la grotte de Jujurieux dans l’Ain. Très contente de pouvoir participer à cette deuxième visite d’initiation, j’accepte et me rends au lieu-dit avec Jacques et Yves.
Nous arrivons à 10 heures, un autre groupe de spéléos est déjà en exploration à l’intérieur. Bien équipés, nous montons une centaine de mètres à travers un chemin déjà façonné par des centaines de spéléos avant nous. Nos pas crissent sous les feuilles mouillées et la terre humide. Vingt minutes plus tard, nous arrivons devant l’entrée de la grotte. Nous surplombons le village de Jujurieux. Jacques me précède et je le suis, confiante.
Nous entrons dans la grotte et je sens naître un souffle intérieur qui m’animera pendant toute la visite. L’obscurité et le silence qui règnent m’impressionnent. Avec grande prudence, nous arpentons les chemins façonnés par la nature. Les cavités sont plus étonnantes les unes que les autres. Nous croisons une chauve-souris blessée et nous la mettons à l’abri. Dans le noir quasi complet nous poursuivons cette aventure et pénétrons un peu plus dans les entrailles de la grotte. Autour de moi, des roches et piliers s’offrent à nous dans leur plus grande singularité. Pas un semblable à un autre. Des scintillements de roches accompagnent notre route et nous serpentons lentement les chemins glissants et humides.
A gauche, un gros pic étincelle, au bout d’un énorme cône blanchâtre… A sa droite brille un pic mordoré, un peu plus haut que les premiers.
“Là tout est calme luxe et volupté“, disait Baudelaire.
Quelques mètre plus loin, nous arrivons dans une salle magnifique : la cathédrale. Cet endroit nous sourit. Et je m’allonge sur le dos, ferme les yeux, quelques instants pendant que le reste du groupe qui nous a rejoint poursuit dans les hauteurs, dans la partie supérieure. Ces minutes de solitude, je les consacre à la contemplation, les yeux levés vers cet éblouissant et unique spectacle. Mes yeux sont ravis et mon âme également.
Victor Hugo: “O rocher de l’étrange et funèbre sueur
Cave où l’esprit combat le destin! Ouverture
Sur les profonds effrois de la sombre nature!”
Nous nous rassemblons et mangeons dans le calme notre léger repas puis nous repenons le chemin du retour avec un parcours ludique et nos zigzaguons au gré des cavités pour enfin affronter la fameuse Sableuse. Séance de ramping difficile mais joyeuse et dans la bonne humeur. Deux jeunes encadrants sont venus m’escorter et veillent délicatement sur moi.
Enfin, nous remontons tranquillement à travers des voies encore plus étonnantes les unes que les autres pour enfin atteindre la sortie … sept heures plus tard!
Dehors, un superbe coucher de soleil nous accueille.
Merci à tous
CR de Samira
Lyrique, romantique et poétique…Très beau compte-rendu.